Adobe rachète Macromedia

Avec pour conséquence la création d’un nouveau géant de la publication off et on-line.

Et une mega-fusion de plus dans le secteur des logiciels. Après Symantec/Veritas et Oracle/PeopleSoft, c’est au tour d’Adobe et de Macromedia de convoler en justes noces. Le premier acceptant de racheter le second dans une transaction entièrement par échange d’actions qui le valorise 3,4 milliards de dollars. Soit une prime de 25% sur le cours de clôture de Macromedia vendredi. Soit également 9 fois des ventes qui se sont élevées à 370 millions de dollars en 2004. Ou encore 82 fois un bénéfice net de 41,5 millions de dollars. Adobe a pour sa part réalisé un profit net de 450 millions de dollars l’année dernière pour un chiffre d’affaires de 1,7 milliard. Voilà pour les chiffres essentiels d’une opération qui devront être complétés par ceux des économies et autres "synergies" que nous promettent déjà les deux futurs mariés. Mais l’essentiel n’est pas là.

Car cette fusion - qui devrait être effective cet automne une fois obtenus les feu verts des actionnaires et des régulateurs - va rapprocher les éditeurs de deux formats de fichiers incontournables sur Internet. Macromedia est en effet l’inventeur de la technologie d’animation multimédia Flash, dont les logiciels de lecture équipent 98% des ordinateurs branchés sur le web.

Quant à Adobe, il est synonyme pour les internautes du PDF, le format archi dominant pour tout ce qui est document écrit sur le web. La encore un lecteur ad hoc, distribué gratuitement, colonise l’immense majorité des PC. Une telle ubiquité oblige donc tout éditeur en ligne ou concepteur de site à se doter des outils d’édition qui permettent de créer de tels fichiers.

Des logiciels professionnels qui sont, eux, payants. Le nouveau groupe issu de la fusion sera donc proprétaire de quasiment tous les principaux outils d’édition en ligne : Dreamweaver, Flash ou Fireworks pour Macromedia ; Acrobat et Golive pour Adobe. Or ce dernier possède d’autres pépites logicielles tout aussi incontournables dans le domaine de l’édition "off line" et de la "vieille" imprimerie : Photoshop, Illustrator ou PageMaker. C’est dire le poids du futur Macromedia/Adobe avant même toute intégration de leurs outils respectifs.

Source : lexpansion.com