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Aït Menguellet de 7 à 77 ans

mercredi 18 mai 2005, par nassim

Pour Aït Menguellet, ce n’est plus gagné d’avance depuis quelque temps. Pourtant hier et avant-hier, il a de nouveau délivré un cinglant démenti aux sceptiques de tous bords.

Lounis Aït Menguellet

A la maison de la culture de Bgayet, il s’est produit à guichets fermés devant un public conquis et surtout constitué de personnes de tous les âges. Si on dénombre dans l’assistance ces quinquagénaires posés et un tantinet has been aux cheveux cendrés avec mouche et moustache haute - le parfait attirail du fana d’Aït Menguellet-, on en trouve aussi celles et ceux qu’on attend le moins. Des filles belles jusqu’à la bêtise sur lesquelles "Ouh Ya Louiza", ou encore "A lmusiw" produit un effet chorégraphique frénétique qui constitue en fait un véritable spectacle dans le spectacle. De jeunes imberbes et lookés jusqu’à la caricature mais qui ont visiblement déjà goûté le poison morbide de l’amour contrarié. Avec ceux-là, le poète parvient à créer une synergie qui finit par montrer la face tendre que cache la désinvolture frivole de la jeunesse. Comme l’amour pour lequel il est un aède patenté, Aït Menguellet traverse les âges de 7 à 77 ans.

Il est aussi nanti d’un feeling qui lui permet d’aller au devant des attentes d’un public si bariolé et a priori contradictoire. Aux uns, il a servi les fameux tubes des "années d’or", qui sont en fait les "années amour", et aux autres, qui viennent en fait vérifier si Aït Menguellet n’est pas mort, c’est-à-dire qu’il n’est pas happé par un certain conformisme, des chansons pas vraiment formaté dans l’arrière-pensée qu’on a de lui. Ainsi "A Lmusiw" (Version complète), "A Taqvaylit", etc.
Ses fidèles n’en ont pas besoin, ceux qui l’ont désaimé, parce qu’ils le prenaient sans doute pour Dieu alors qu’il n’est qu’un "homme" , pour reprendre un savoureux pléonasme commis dans ces colonnes même, songent à l’envisager dans un nouveau rapport plus raisonné. Et ce n’est déjà pas si mal.

Par M. Bessa, depechedekabylie.com