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Alger menacée par les sites industriels

dimanche 8 mai 2005, par nassim

Lors d’un séminaire sur les risques industriels majeurs, un responsable du ministère de l’Environnement a indiqué que la raffinerie d’Alger, la centrale électrique de Bab-Ezzouar et le gazoduc alimentant la capitale en énergie constituent une menace pour la population algéroise.

Les pouvoirs publics ont recensé 11 sites industriels à haut risque, c’est-à-dire représentant un grand danger

Certains sites industriels à risques menacent Alger.

pour la population d’Alger (explosions ou incendies). Il s’agit en particulier de la raffinerie de Baraki, de la centrale électrique de Bab-Ezzouar, du gazoduc alimentant la capitale. C’est ce qui ressort de la communication présentée par M. Belhadjouja, conseiller au ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, au cours du séminaire, sur les risques technologiques majeurs et médecine de catastrophe, organisé, hier, à l’initiative de Sonatrach. Sur un échantillon de 60 établissements industriels à haut risque, il a constaté que 43% de ces sites présentent des risques d’explosion, 42% risques d’incendie et 16% des risques toxiques. Il a également exposé les résultats d’un premier inventaire des habitations construites sur des pipes.

Parmi les wilayas, qui enregistrent le plus grand nombre de constructions sur des ouvrages dangereux, l’étude cite Béjaïa avec 778 cas, Ouargla 442 constructions, Tébessa 480, Batna 516. Ce premier inventaire fait état d’au moins 4 000 habitations à l’échelle du territoire national construites sur des pipes, c’est-à-dire des gazoducs ou des oléoducs, soit une population d’au moins 28 000 habitants, sous la menace permanente d’explosions ou d’incendies. Le cas de Hassi-Messaoud, qui regroupe 60 000 habitants dont une bonne partie des logements a été édifiée sur des pipes, montre le non-respect flagrant des normes de construction, le non-respect des périmètres de sécurité, d’où l’urgence, aujourd’hui, de délocaliser sur le plan de l’aménagement du territoire. l’Algérie présente une vulnérabilité du fait de la concentration de la population dans le Tell (nord du pays) : 65% des habitants de l’Algérie résident dans le Tell occupant 4% de la superficie du pays, 25% dans les Hauts-Plateaux (9% de la surface) et 10 dans le Sud (87% de la superficie).

De même dans le Tell, se concentre l’essentiel des installations industrielles, des voies de communication, des barrages. La surcharge de la population sur un territoire limité ainsi que la concentration de l’activité économique dans le Nord accroît le risque de catastrophe, a laissé entendre l’orateur. D’autant que la bande côtière est exposée au risque de violents séismes. L’auteur de la communication constate que l’activité pétrolière et gazière en Algérie présente 80% des risques majeurs (incendies, explosions, risques toxiques). effort de Sonatrach dans la prise en charge de la fonction hygiène, sécurité et environnement (HSE). Au cours de son allocution, le ministre de l’énergie a abondé dans le même sens : “La question de l’urbanisation face aux risques industriels a atteint son comble dans le site de Hassi-Messaoud. La ville de Hassi-Messaoud connaît, aujourd’hui, une expansion démesurée et désordonnée. La concentration des habitations a atteint sur ce champ pétrolier un niveau critique acceptable et constitue une menace permanente tant pour la sécurité de notre patrimoine industriel que celle des personnes qui y vivent.” Le P-DG de Sonatrach a relevé, lui, que le gisement de Hassi-Messaoud a été victime d’une spéculation foncière effrénée et d’une urbanisation anarchique.

Le ministre de l’énergie a indiqué du reste que les investissements en hygiène sécurité et environnement (HSE) sont de l’ordre de 1,2 milliard de dollars au cours des deux prochaines années dont plus de 50% concernent l’amélioration de la sécurité des unités industrielles. Cet effort est déployé pour une meilleure prise en charge de cette fonction devenue une préoccupation majeure au sein de la compagnie nationale depuis l’explosion dans le complexe de liquéfaction de Skikda survenue en janvier 2004, qui avait occasionné 27 morts et 73 blessés et qui avait dévoilé des insuffisances dans la prévention des risques au sein de Sonatrach. Le patron de la compagnie nationale, M. Meziane, dans son allocution, a souligné que Sonatrach tend à parvenir à travers ces efforts à l’objectif de risque zéro, c’est-à-dire le zéro incident. Il s’agit de savoir si un tel investissement sera étendu via l’implication des pouvoirs publics à d’autres installations industrielles et à d’autres zones à haut risque pour la population.

Par N Ryad, liberte-algerie.com