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Campagne antivote des aârouch

Meetings à Bouzeguène et Fréha

mercredi 10 mars 2004, par Hassiba

Comme prévu, les aârouch ont entamé, hier, la deuxième série d’actions de leur campagne antivote. Dans la matinée, les délégués de la CADC étaient à Bouzeguène pour animer un meeting populaire en vue de dissuader la population d’aller voter le 8 avril prochain.

Considérant la décision des aârouch de rejeter toute consultation électorale tant que la plate-forme d’El Kseur n’est pas satisfaite, les délégués se relayaient à la tribune pour dire qu’« il n’y a jamais eu d’élection libre et honnête en Algérie depuis l’Indépendance » et que « cette fois encore, comme à l’accoutumée, les jeux sont déjà faits ». Mohand Iguetoulène insistera : « Notre combat, c’est la satisfaction de la plate-forme d’El Kseur. » « Il n’y aura pas de vote tant que le pouvoir s’entête à la charcuter et à saper notre mouvement », tranchera-t-il.

Abordant le dialogue avec le pouvoir, le délégué des Ath Jennad déclare : « On n’est pas des vendus pour avoir accepté d’aller au palais du Gouvernement. Nous voulions mettre le pouvoir au pied du mur. » Il précise que « le Président qui sera élu le 8 avril sera pour nous un indu élu ». Lui succédant, Rachid Allouache tire à boulets rouges sur le clan au pouvoir. « Les généraux, Bouteflika et leurs relais sont nos ennemis. Le pouvoir se nourrit de drames et de sang. Ils sont là pour la rente et uniquement pour leurs intérêts », a-t-il dit. Evoquant les prochaines élections, il lance à l’adresse de la foule : « Il n’y aura pas de vote car nous n’avons pas le droit de trahir la mémoire de nos martyrs. » Et de déduire : « Un pouvoir qui a peur d’un livre est un pouvoir sans crédibilité », citant Bouteflika : une imposture algérienne, de Mohamed Benchicou.
Belaïd Abrika déclare sur la même lancée : « La dictature ne date pas d’aujourd’hui, elle remonte aux premiers jours de l’Indépendance pour se recycler en 1980, 1988, 2001 ().

C’est grâce aux aârouch que le massacre planifié par le pouvoir a été évité. Nous devons continuer le combat pour ne pas trahir la mémoire de nos 125 martyrs. » Parlant du mouvement citoyen, Belaïd Abrika dira que celui-ci « est pacifique et qu’il se bat pour l’instauration d’une véritable démocratie, considérant que la plate-forme d’El Kseur est la continuité de celle de la Soummam ». « Nous ne fléchirons jamais. Ceux qui ont commandité les crimes du Printemps noir sont toujours au pouvoir.

Zerhouni est responsable du drame de la Kabylie », a déclaré Abrika.
Dans l’après-midi les délégués de la CADC rejoints par ceux de la CICB, dont Farès Oudjedi et Bezza Benmansour, ont regagné Fréha pour une manifestation similaire. Du balcon du siège de l’APC qui leur sert de tribune, « sans demander l’autorisation », a-t-on insisté, les animateurs des aârouch développeront le même discours.
Aujourd’hui, ils sont attendus à Tarihant (Boudjima) pour un rassemblement populaire.

K. Kaci et M.N. Dahmane, Le Matin