Accueil > INTERNATIONAL > Clementina Cantoni serait en vie

Clementina Cantoni serait en vie

mardi 17 mai 2005, par nassim

La ressortissante italienne, Clementina Cantoni, employée de l’organisation humanitaire CARE International en Afghanistan et enlevée lundi à Kaboul, serait en vie et des contacts sont en cours pour obtenir sa libération, selon l’annonce faite par Gianfranco Fini, le ministre italien des Affaires étrangères.

Clementina Cantoni

"Nous savons que la jeune femme va bien, les ravisseurs ont ouvert un canal de communications avec les autorités afghanes", a-t-il dit à la presse. "Le gouvernement italien, en accord avec les autorités afghanes, fait tout ce qui est son pouvoir pour garantir que Clementina sera libérée aussi vite que possible", a-t-il ajouté. Cette Italienne de 32 ans qui travaille à Kaboul pour le compte de l’organisation humanitaire CARE International a été enlevée lundi en début de soirée près d’un parc de la capitale afghane. Le véhicule à bord duquel elle circulait a été bloqué par une autre voiture dont quatre hommes armés ont surgi pour s’emparer d’elle et l’emmener à bord d’une Toyota blanche, selon les services de sécurité.

Les autorités afghanes privilégient la thèse crapuleuse plutôt que la piste islamiste. "Nous avons le sentiment qu’une organisation criminelle pourrait être derrière (l’enlèvement), bien que personne n’en ait revendiqué la responsabilité", a déclaré Jawed Ludin, porte-parole du président afghan Hamid Karzaï. Un représentant taliban a nié toute implication de la milice islamiste. "Nos moudjahidine n’ont pas enlevé cette femme. Nous ne nous livrons pas à ce genre de choses", a affirmé Abdoul Latif Hakimi, contacté par téléphone.

MENACES

Trois employés des Nations unies ont été kidnappés en octobre à Kaboul et relâchés sains et saufs après 27 jours de captivité. Le gouvernement afghan a indiqué qu’ils avaient été retenus à Kaboul ou à proximité par une bande de malfaiteurs, peut-être à la solde d’une faction dissidente des taliban, qui menaçait de les tuer pour réclamer la libération de plusieurs membres de la milice.

"Les soupçons se portent sur le groupe qui a enlevé les trois membres du personnel de l’Onu. Des membres du groupe ont récemment menacé d’enlever des étrangers si le gouvernement refusait de libérer certains de leur comparses, dont leur chef Telegaï", a précisé le porte-parole du chef de l’Etat. CARE International a de son côté fait savoir que la jeune femme travaillait depuis trois ans en Afghanistan et qu’elle s’était consacrée récemment aux veuves et à leurs enfants.

"La seule chose que nous souhaitons dire est que nous espérons une issue rapide et heureuse", ont déclaré les membres de sa famille, cités par l’agence de presse italienne Ansa. La force multinationale sous commandement de l’Otan déployée à Kaboul a renforcé son dispositif de sécurité et mis en place plusieurs points de contrôle aux abords de la capitale.

Le quartier où a eu lieu l’enlèvement abrite plusieurs auberges et restaurants très fréquentés par les étrangers. Le 8 mai, un attentat à la bombe contre un cybercafé y a coûté la vie à trois personnes, dont un employé de l’Onu originaire du Myanmar. Les ONG ont demandé ces dernières semaines à leur personnel de prendre des précautions à la suite de deux tentatives avortées d’enlèvements d’étrangers. En mars, un conseiller britannique du gouvernement a été abattu près d’une maison d’hôtes de l’Onu.

Source : reuters.fr