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Douze personnes arrêtées à Madrid pour liens avec le terrorisme

samedi 2 avril 2005, par Hassiba

Douze personnes, 6 Marocains, 3 d’origine syrienne, 1 Egyptien, 1 Palestinien et 1 Algérien, ont été arrêtées hier matin par la police dans la région de Madrid pour leurs liens présumés avec le terrorisme islamiste et des suspects impliqués dans les attentats du 11 mars, a annoncé le ministère espagnol de l’Intérieur.

L’APS, qui a rapporté l’information, citant des sources policières madrilènes, précise qu’une centaine d’agents des forces de police ont participé à l’opération Saeta qui demeure ouverte. Les arrestations ont été opérées à Madrid et dans les localités de Getafe et Paracuellos del Jarama, proches de la capitale. Des perquisitions sont en cours dans les résidences des prévenus, a-t-on précisé.

Parmi les 12 personnes interpellées figurent les quatre frères Hadad, natifs de Azlaf et Beni Touze au Maroc. Ils sont accusés d’avoir maintenu des contacts avec Youssef Belhadj, alias Abou Doukhan Al Afghani, porte-parole présumé d’Al Qaïda en Europe, extradé hier de Belgique en Espagne. Ils sont également accusés d’avoir hébergé ce dernier à leur domicile à Getafe. La justice espagnole soupçonne Belhadj d’être la personne qui a revendiqué dans une cassette vidéo les attentats de Madrid.

Le reste des détenus sont poursuivis pour leurs liens présumés avec Serhane Abdelmadjid Fakhet, alias le Tunisien, l’un des chefs de la cellule terroriste qui a perpétré les attentats du 11 mars, et avec les frères Almallah Dabas (d’origine syrienne) : Mouhannad arrêté récemment à Madrid, et Moutaz, en détention à Londres. Les mis en cause sont suspectés aussi d’avoir été en relation avec Mustapha Maymouni, interné au Maroc pour son implication dans les attentats de Casablanca du 16 mai.

Par ailleurs, les services de sécurité marocains ont arrêté ces derniers jours à Fès (220 km à l’est de Rabat) quinze personnes présumées proches du réseau terroriste de la Salafya Djihadia, dont certains éléments étaient recherchés dans le cadre de l’enquête sur les attentats de mai 2003 à Casablanca, a rapporté hier la presse marocaine citée par l’APS. Plusieurs éléments du groupe arrêtés pour diverses inculpations avaient des relations avec des leaders de la Salafya Djihadia qui purgent de longues peines d’emprisonnement pour activités terroristes. Ces arrestations ont été opérées lors d’une vaste opération de recherches au sein des milieux intégristes dans les quartiers de la vieille ville de Fès, précise-t-on. Ces arrestations interviennent après le démantèlement d’une cellule terroriste composée de sept personnes près de Mohammadia.

Dans la commune d’El Hassania, près de Mohammadia, les sept présumés terroristes préparaient des attentats à l’explosif commandés à distance, grâce à des téléphones portables. Ils planifiaient, selon la presse locale citant des sources proches de l’enquête, des attentats dans des lieux publics de la ville, notamment un restaurant. L’arrestation de ce groupe de la Salafia Djihadya intervient également après celle à Salé (près de Rabat) d’un des fugitifs activement recherchés dans le cadre de l’enquête sur les attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca. Considéré par les services de sécurité marocains comme l’un des plus dangereux fugitifs après les attentats terroristes de Casablanca, Ahmed El Gaamouri aurait réussi depuis ces événements à fuir Casablanca et se cacher dans un des quartiers populaires de la nouvelle ville de Salé, dans la banlieue de Rabat. Le nom d’Ahmed El Gaamouri a été cité à plusieurs reprises dans l’enquête sur les attentats de Casablanca, et il était considéré comme « le plus recherché parmi les membres du réseau terroriste responsable de ces attentats, encore en fuite », selon des sources policières.

L’arrestation de ce groupe ainsi que deux autres dans la ville de Settat révèle que les groupes terroristes de la Salafya Djihadia restent encore « très actifs » au Maroc, selon des observateurs. Au lendemain des attentats terroristes de Casablanca, qui ont fait 45 morts et plus d’une centaine de blessés, près de 4 500 personnes ont été arrêtées. Plus d’un millier d’individus ont été condamnés à de lourdes peines de prison dans la cadre de la loi antiterroriste alors que l’enquête est toujours en cours. Au moins douze dangereux terroristes appartenant au GICM (Groupe islamique marocain combattant), selon les services de sécurité marocains, dont Abdelkrim El Mejjatti contre lequel un mandat d’arrêt international a été lancé par les autorités judiciaires marocaines et saoudiennes, sont toujours en fuite et activement recherchés pour leur implication directe dans ces attentats.

Par Rabah Iguer, latribune-online.com