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Jamel Debbouze interdit en Algérie

mardi 10 octobre 2006, par Ahlem

Interdit de séjour en Algérie, Jamel Debbouze, l’humoriste franco-marocain vedette du film "Indigènes", semble payer le prix de son soutien à la politique marocaine au Sahara Occidental.

Jamel Debbouze interdit en Algérie

C’est le producteur lui-même, Jean Bréa, qui a confirmé la (mauvaise) nouvelle hier. « Les autorités algériennes ont refusé de délivrer un visa au comédien Jamel Debbouze qui désirait se rendre en Algérie pour présenter le film Indigènes », a, en effet, indiqué hier à Paris le producteur Bréa, interrogé Jean Bréa a ajouté qu’il ignorait les raisons de ce « niet ». Le producteur précise que le comédien a déposé une demande de visa pour l’Algérie depuis une « quinzaine de jours », en prévision de la présentation du film sur les anciens combattants coloniaux. Une précision qui a le mérite de battre en brèche l’autre rumeur selon laquelle le concerné n’aurait pas demandé le précieux document.

On sait, désormais, que ce sont les autorités algériennes qui ont sciemment refusé d’accueillir le comédien Jamel Debbouze dans la mesure où même la chargée de la promotion du film, Caroline Aymard, a également avoué, hier à Alger, que Debbouze n’a pas obtenu son visa. Il faut dire que cette décision était déjà dans l’air puisque toutes les administrations directement concernées par cette affaire n’ont pas voulu confirmer ni infirmer la nouvelle. Ni le ministère des Affaires étrangères ni celui de la Culture n’ont répondu à nos questions durant toute la journée d’hier alors que le consulat d’Algérie à Paris était resté injoignable.

Ce silence calculé dénote, à l’évidence, le souhait des autorités à ce que « ce refus » pas très diplomatique, ne fasse pas les choux gras des médias. Or, il s’agit tout de même d’un grand comédien qui plus est participe dans une œuvre cinématographique qui, curieusement, renforce l’argumentaire des autorités algériennes sur les bienfaits de la présence des indigènes dans l’armée française. Même le président français Jacques Chirac a dû céder à l’émotion du film en décrétant, tout de suite après, la mise à niveau des pensions des anciens combattants issus des ex-colonies françaises avec celles des nationaux de la métropole. Ce fut là le premier avantage collatéral d’un film qui n’aurait pu voir le jour sans le talent du réalisateur Bouchareb mais surtout de Jamel Debbouze.

Il se confirme ainsi que cet artiste est officiellement déclaré persona non grata en Algérie. Son péché ? Avoir soutenu la version marocaine (son pays d’origine) relative au conflit du Sahara-Occidental. C’est du moins la seule « lecture » qui pourrait être faite de ce refus en l’absence d’une explication officielle des autorités. Quelle ne fut la surprise des nombreux fans algériens de Jamel Debbouze de voir son spectacle annulé sine die. On a découvert qu’il était un sympathisant du roi et de « l’intégrité territoriale de son royaume ». Au-delà du fait que les positions, « accessoirement politiques » de Jamel Debbouze soient parfaitement compréhensibles par le fait même qu’il soit sujet de Sa Majesté, on se demande pourquoi les autorités marocaines n’ont pas fermé les portes devant Khaled et Mami qui font un tabac à Casablanca, Marrakech et Rabat.

Synthèse de Ahlem, algerie-dz.com
D’après El Watan