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Kadhafi veut plonger la Libye dans la guerre civile

jeudi 24 février 2011, par Rédaction

Le dictateur libyen Mouammar Kadhafi refuse de quitter le pouvoir et se dit prêt à lancer une guerre civile en Libye pour éliminer ses opposants.

Kadhafi veut plonger la Libye dans la guerre civile.

La situation se complique dangereusement en Libye. A la catastrophe humanitaire qui frappe le peuple libyen depuis le 15 février dernier, s’ajoute le risque de voir le pays s’installer durablement dans une guerre civile. Un risque « majoré par le discours de Kadhafi, une véritable déclaration de guerre contre les Libyens qu’il traitait, mardi, de « rats, chiens… ». Il promettra de « purifier la Libye, maison par maison, rue par rue, individu par individu ». Le chef d’Etat le plus atypique de la planète affirmera le plus sérieusement du monde qu’il n’a pas encore recouru à l’utilisation de la force ! Pour qui connaît le « Guide », cela signifie qu’il ira très loin encore dans la folie meurtrière en Libye. Quitte à provoquer un génocide à grande échelle. Et ce ne seront certainement pas les menaces « de sanctions concrètes contre le régime libyen » brandies par l’Union européenne qui le feront reculer. Habitué aux sanctions internationales, avec notamment un embargo de près de 25 ans, imposé à la Libye par la communauté internationale à la suite de l’affaire Lockerbie, il en faudra beaucoup plus, en effet, pour raisonner « le fou de Tripoli ».

Dans un parfait huis clos, dans un pays qui n’a strictement aucune ressemblance avec la Tunisie ou l’Égypte par exemple, se poursuit une vraie guerre dont on ne connaît ni le bilan, ni l’issue. Hier, des chiffres étaient avancés par plusieurs sources, quant au nombre de morts, mais les disparités entre un chiffre et un autre sont telles qu’il est impossible de se faire une idée, même approximative, sur l’ampleur du drame. Ainsi, quand la Fédération internationale pour les droits de l’homme (FIDH) met en avant le chiffre de 650 victimes jusqu’à hier mercredi, un médecin français, exerçant à l’hôpital de Benghazi, affirmait, lui, le même jour que le nombre de morts était de plus de 2000, rien qu’à Benghazi. Seule certitude, en revanche, la férocité des combats entre les partisans de Kadhafi et ses opposants à l’est de la Libye. Des villes entières seraient ainsi sous contrôle des insurgés. Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères a même affirmé à des ambassadeurs de pays européens, lors d’une réunion hier à Tripoli qu’« Al Qaïda avait établi un émirat islamique dans la ville de Derna, à l’est du pays ». Et que dirigerait un certain « Abdelkrim Al Hasadi, un ancien détenu de Guantanamo ». Propagande ? Risque réel ? En tout cas, Kadhafi a, dès le début du soulèvement populaire le 17 février, accusé Al Quaïda d’en être le vrai commanditaire. « Moi ou Al Qaïda », c’est le message qu’il veut livrer aux Américains surtout. Mais ce qui est à craindre le plus, c’est de voir Kadhafi, dont les antécédents en la matière sont notoires, organiser lui-même le chaos, y compris en « dopant » les groupes terroristes. Dans un pays où il n’existe ni parti, ni société civile, et où la société est hyper-armée, tous les scénarios restent possibles.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Soir d’Algérie