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Khelil : « Sonatrach ne sera pas privatisée »

dimanche 20 mars 2005, par nassim

« Le nouveau projet de loi vise la réorganisation du secteur énergétique national et non pas la privatisation de Sonatrach. L’Etat ne va pas perdre également son contrôle sur le secteur énergétique et minier. »

Telle est la réponse du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, aux nombreux députés qui l’ont interpellé, hier à l’APN, lors du débat autour du nouveau projet de loi sur les hydrocarbures. Débutés dans la matinée, les débats sur ce projet se sont poursuivis jusqu’à 18h. Plusieurs appréhensions relatives, notamment, à l’avenir de Sonatrach et à sa capacité d’affronter la concurrence des multinationales et la perte de la souveraineté de l’Etat sur le secteur ont été relevées.

Dans sa réponse, Chakib Khelil a tenu à préciser : « L’entreprise Sonatrach est déjà une société par actions (SPA) et la nouvelle loi ne projette pas de la privatiser. » Sonatrach, dira M. Khelil, contrôle déjà 65% de la production énergétique directe et 34% de la propriété minière. Cette loi, souligne le ministre, va permettre à Sonatrach de focaliser, désormais, ses objectifs sur les activités économiques et commerciales. Elle va lui permettre, aussi, la planification, dans l’avenir, de ses investissements sans le recours aux garanties de l’Etat. Sur la question de la souveraineté de l’Etat sur le secteur, le ministre de l’Energie et des Mines déclare que la propriété de l’Etat sur le secteur et les richesses minières du pays demeure la même. « L’Etat va continuer à exercer son contrôle sur le secteur, conformément à l’article 17 de la Constitution, à travers les deux agences (Agence de régulation et Agence des contrats Neft). Les entreprises étrangères ne peuvent pas exploiter les gisements avant d’avoir la permission de ces agences.

Ces dernières sont sous l’autorité du ministère de l’Energie », affirme Chakib Khelil. Et d’ajouter : « Ces agences sont la propriété de l’Etat et leurs responsables seront nommés par un décret présidentiel. » Répondant à la question relative à la capacité de Sonatrach d’affronter la concurrence des entreprises étrangères, le ministre dira que l’entreprise nationale est capable d’intervenir même à l’étranger. « Sur les 13 découvertes de gisements en 2004, Sonatrach a à son actif 5 et les 8 autres gisements ont été découverts en partenariat avec les entreprises étrangères », note-t-il. Revenant sur la problématique de la fiscalité et les conséquences de la loi sur les recettes pétrolières du pays, M. Khelil déclare : « Le but principal de cette loi est de trouver un nouveau système fiscal permettant d’avoir de nouvelles recettes pour le pays en sus de celles qui existent déjà. » Sans les entreprises étrangères, ajoute-t-il, les capacités de production de l’Algérie en matière d’énergie n’atteindront pas le niveau mondial avant 150 ans. Par ailleurs, lors de sa présentation du projet dans la matinée, Chakib Khelil a affirmé : « Il est une nécessité pour l’adaptation au marché international en perpétuelle évolution à l’ombre de la mondialisation et de la globalisation des échanges. »

Par Madjid Makedhi, elwatan.com