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L’Afghan chrétien sera libéré

dimanche 26 mars 2006, par Bilal

Abdul Rahman, afghan converti au christianisme en 1990 et accusé d’apostasie par les autorités afghanes, devrait être libéré prochainement.

Abdul Rahman s’est converti au christianisme il y a 16 ans.

Cette annonce est survenue alors que le président Hamid Karzaï se trouvait sous forte pression de la part de ses soutiens occidentaux qui lui demandaient d’intercéder en faveur de la libération d’Abdul Rahman. A l’inverse, les religieux de son pays estiment qu’ils mérite la mort. Selon une source proche de l’enquête, le dossier a été renvoyé pour complément d’information mais dans l’intervalle le suspect sera libéré.

"La justice a renvoyé les poursuites contre Abdul Rahman pour insuffisance d’éléments d’information et une série de lacunes juridiques dans l’affaire", a expliqué un responsable sous couvert de l’anonymat. "La décision concernant sa libération sera prise éventuellement demain" (lundi). "Ils n’est pas nécesaire de le garder derrière les barreaux pendant que parquet général examine le cas." Abdul Wakil Omeri, porte-parole de la Cour suprême, a confirmé le renvoi en mettant en avant "des problèmes avec les éléments à charge du parquet". Il a ajouté que plusieurs membres de la famille du suspect avaient affirmé qu’il souffrait de troubles psychologiques. "C’est la tâche du parquet de décider s’il est apte mentalement à être jugé".

Un diplomate occidental, qui a refusé d’être cité nommément en raison du caractère délicat de l’affaire, a expliqué que la question se posait de savoir si Abdul Rahman resterait en Afghanistan ou s’il ne valait pas mieux qu’il parte à l’étranger. Des religieux ont en effet menacé d’inciter la population à le tuer s’il était libéré. Il ne fait aucun doute dans leur esprit qu’Abdul Rahman a violé la charia, la loi islamique, en rejetant la religion de ses ancêtres. Dans un entretien paru dimanche dans le journal italien "La Repubblica", le justiciable se dit "serein. Je suis pleinement conscient de mon choix. Si je dois mourir, je mourrai." "Quelqu’un, il y a longtemps, l’a fait pour chacun d’entre nous", ajoute-t-il dans une allusion limpide au Christ.

Synthèse de Billal
D’après AP