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L’Afrique accueillera le mondial : Et l’Algérie dans tout ça ?

lundi 17 mai 2004, par Hassiba

Par 14 voix contre 10 pour le Maroc, l’Afrique du Sud a été désignée samedi le premier pays africain à organiser la Coupe du monde en 2010. Est-ce une surprise ? Non, car le résultat était attendu.

Ce qui l’est, par contre, c’est cette performance marocaine qui a dépassé les prévisions de certains experts bien introduits dans les rouages de l’instance internationale du football. Comment donc le Maroc a-t-il pu atteindre ce score ?

Cela est dû beaucoup moins à la solidité de son dossier et l’état de ses infrastructures qu’à la toile que ce pays a tissée avec les multinationales durant ses quatre tentatives d’organiser la Coupe du monde, note-t-on, en faisant référence au poids de certains lobbies qui se sont déployés sans compter, en vain... Car en la matière, et hormis l’Afrique du Sud, le Maroc vient bien après certains pays, comme l’Algérie, par exemple, dans le domaine des infrastructures sportives. La proximité de l’Europe a aussi joué, admettent les observateurs.

Le Maroc, avec l’avènement de son jeune roi, qui espérait, à travers cet évènement, s’affirmer davantage dans le concert des nations et faire un saut fantastique dans la modernité, devra donc différer ses ambitions et remettre cela. Sait-on jamais ? Quant à l’Afrique du Sud, en plus de ses atouts qui sont appréciables comme le tourisme qui attire près de 6,5 millions de visiteurs par an, avec ses hôtels de luxe et un sport en pleine expansion, elle a su sortir ses jokers pour décrocher la timbale. Sans doute Nelson Mandela, leader charismatique, avec toute la symbolique qu’il représente, a-t-il joué un rôle majeur dans cette réussite. Car à bien y réfléchir, on aurait pu lui trouver quelques poux dans la tête, comme l’insécurité considérée comme ordinaire dans l’un des pays les plus dangereux du monde ou encore le sida qui fait des ravages dans les quartiers lépreux de Soweto ou Johannesburg... On n’en a pas tenu compte, et les Sud-Africains doivent s’en réjouir, eux qui s’affirment comme la première puissance économique du continent et qui ont l’insigne honneur d’accueillir le plus grand évènement footballistique universel dans six ans. Pendant ce temps, l’Algérie sportive se contente de son sort, peu enviable, en s’accrochant à une pénible 63e place dans le classement mondial de la FIFA. Loin d’elle l’idée de s’attaquer à une organisation aussi sophistiquée et complexe que la Coupe du monde. L’Algérie, qui a mis sur pied laborieusement la CAN 90, regarde les trains passer.

Assurément, elle n’a pas pris le bon wagon. Au moment où les autres saisissent les opportunités pour attirer les capitaux et se faire une place sur l’échiquier mondial, l’Algérie n’a jamais réellement investi dans le domaine du sport. Le budget alloué à ce secteur, qui était de l’ordre de 3 % au lendemain de l’indépendance, s’est rétréci comme une peau de chagrin pour atteindre les 0,70 % en 2004 ! Pourtant, à l’aube de ce XXIe siècle, le sport est devenu une donnée incontournable tant au plan économique que social. Le désengagement des pouvoirs publics a fait énormément de dégâts. Il n’y a qu’à voir la dégradation des structures sportives pour s’en rendre compte.

Une instabilité chronique, des luttes intestines à n’en plus finir au sein des fédérations, des résultats peu flatteurs et une présence squelettique au niveau des instances sportives internationales, sans compter une navigation à vue...

Par H. T., El Watan