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L’Afrique du Sud organisera le Mondial 2010

dimanche 16 mai 2004, par Hassiba

Quatre ans après son échec pour organiser le Mondial 2006, l’Afrique du Sud n’a pas désespéré pour autant en se portant de nouveau candidate à l’organisation de la Coupe du monde 2010 avec de nouveaux atouts et pas des moindres face à ses concurrents africains : le parachèvement de la politique de réconciliation et la concrétisation de la paix et de la stabilité dans le pays, le tout conjugué avec des performances économiques avérées.

L’Afrique du Sud a été désignée pays organisateur de la Coupe du monde 2010, hier à Zurich, par le Comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA). Elle s’est imposée au premier tour de scrutin.Récompense d’une politique porteuse et assurément victoire de toute l’Afrique en général et de l’Afrique du Sud en particulier avec cette belle image d’une délégation présente hier à Zurich composée de trois prix Nobel de la Paix, Nelson Mandela, Frederik De Klerk et Desmond Tutu, et du président sud-africain Thabo Mbeki. Image à forte charge symbolique et fatalement déterminante dans ce succès. Le paramètre sécuritaire y est pour beaucoup dans le choix du pays organisateur d’un tel événement dans un contexte où la menace terroriste plane sur le monde.

En raison de l’importance de la question sécuritaire, des candidats ont été écartées, indépendamment des atouts sur le plan purement technique, car ils ne sont pas en mesure d’offrir des garanties. Sur ce plan, contrairement au Maroc et à l’Egypte, confrontés actuellement au terrorisme, l’Afrique du Sud, en dépit de quelques problèmes d’insécurité que connaissent par ailleurs les grandes villes dans le monde, se positionne.

Autres raisons du choix de l’Afrique du Sud : la situation politique du pays. A ce sujet, c’est un commentateur sportif égyptien qui, dans sa réaction, a situé les véritables raisons de l’échec de la candidature égyptienne et donc de la victoire sud-africaine en déclarant que « tout le monde s’imagine que [le choix du pays organisateur] est une pure question sportive, qui se détermine sur des critères strictement sportifs, mais la réalité est, hélas, toute différente : la question relève de la politique pure » avant d’ajouter que « techniquement notre dossier était solide, mais politiquement nous avons été submergés ». Pour le président du comité d’organisation sud-africain, sans la consécration de la démocratie rien n’aurait été possible, comme pour confirmer les déclarations du commentateur égyptien. En définitive, c’est sur le terrain des réformes politiques que l’Afrique du Sud a gagné le pari.Longtemps marginalisée, mise en quarantaine par la communauté internationale en réaction à sa politique d’apartheid, de ségrégation raciale, l’Afrique du Sud est sortie progressivement de son isolement à la faveur du changement opéré au plan politique et la fin du régime raciste pour être en un temps record sur le devant de la scène sportive du continent.

Nelson Mandela peut savourer sa victoire et celle de tout le peuple sud-africain. Les larmes aux yeux, il brandit devant les caméras du monde entier le trophée de la démocratie et de la politique de la réconciliation et ce, après avoir déclaré récemment : « Il n’y aurait pas de plus beau cadeau pour nous en cette année de célébration [de dix années de démocratie] que de se voir attribuer la Coupe du monde 2010. » Pari gagné. Belle victoire !

Par Abdelkrim Tazaroute, La Tribune