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L’Algérie dépendante des prix du pétrole

lundi 3 juillet 2006, par Rédaction

La dépendance de l’Algérie vis-à-vis des revenus tirés des exportations du pétrole l’a rend vulnérable et toute chute brutable des prix des hydrocarbures pourrait avoir de graves conséquences sur le pays.

L’Algérie dépendante des prix du pétrole.

Ce scénario a, d’ailleurs, été vécu par la société algérienne qui a dégringolé d’un niveau de vie presque équivalent à celui de l’Espagne au stade de peuple sur-endetté et en cessation de payement. L’erreur des autorités de l’époque, disent les économistes, était d’avoir misé sur la seule manne pétrolière pour « booster » le pouvoir d’achat des citoyens. La leçon de la crise de 1986, dont les effets ont été ressentis jusqu’au début du troisième millénaire a été retenue.

La création du fonds de péréquation, le remboursement anticipé de la dette extérieure, la réforme du système financier et les privatisations sont, à ce propos, autant d’indices qui plaident en faveur des pouvoirs publics qui entendent mettre le pays à l’abri d’une autre chute brutale des prix des hydrocarbures. Seulement, soutiennent les spécialistes, toutes ces mesures ne peuvent être pérennes, tant que l’outil de production national hors hydrocarbures demeure encore incapable de faire tourner la « machine Algérie » sans l’assistance du « roi pétrole ». Et aucun signe ne prélude d’un quelconque sursaut de l’industrie publique ou privée. A part quelques exceptions, c’est juste si les opérateurs économiques parviennent à sauvegarder une sorte de statu quo. Et pour cause, les exportations hors hydrocarbures oscillent, bon an mal an, entre 700 millions et 800 millions de dollars.

Cette « performance », plus que modeste de l’appareil de production, démontre, si besoin est, que celui-ci est dans l’incapacité tant sur le plan qualitatif que quantitatif à répondre à une demande en pleine croissance. L’augmentation conséquente des salaires en Algérie pour quelque 1,6 million de travailleurs constitue donc un apport financier très important qui sera injecté dans un secteur qui ne fait, pour ainsi dire, pas d’invendu à l’actuel niveau de rémunération des fonctionnaires. Le risque de voir l’offre ne pas progresser à la hauteur de la nouvelle demande est réel, notamment sur les produits agricoles qui connaîtront de fait une tension certaine. Il s’en suivra une dérive des équilibres macroéconomiques, avec pour première conséquence une frilosité d’éventuels investisseurs. Et pour cause, les spécialistes qui qualifient l’augmentation décidée d’artificielle, sont nombreux à estimer qu’une pareille mesure est de nature à provoquer l’effet inverse escompté.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après l’Expression