L’Algérie en appelle à la FIFA

À J-2 du coup d’envoi de la coupe du monde, tout est entrepris afin que les matches soient accessibles aux supporters sur l’ENTV. Hier, Hachemi Djiar, ministre de la communication, et HHC étaient au Caire où ils prenaient part à une réunion de l’Association des radiodiffuseurs arabes (ASBU). Cette session de la dernière chance, tenue en présence des responsables des médias lourds d’Afrique du nord et du Moyen-Orient, a pour objectif commun et suprême d’infléchir la position de cheikh Salah El-Kamal, propriétaire d’ART, directement et en faisant intervenir les autorités de son pays.

Néanmoins, il est quasiment exclu que le magnat de la péninsule arabique concède un quelconque droit de diffusion aux membres de l’ASBU. “Son but unique est d’écouler le maximum de cartes”, observe un cadre de l’ENTV. Face à son avidité, l’ultime voie de recours est la Fifa, sur laquelle des pays interdits d’images du mondial comme le nôtre, tentent de faire pression, en lui rappelant ses engagements, mais surtout sa vocation de prémunir le sport roi de la dictature de l’argent et préserver son esprit populaire. La lettre adressée par Hafid Derradji, directeur général adjoint de l’ENTV à Urs Linsi, secrétaire général de la Fédération internationale (voir fac-similé ci-dessous) exprime cette demande.

Datée d’hier, cette correspondance est transmise en premier lieu à l’ambassadeur d’Algérie à Berlin qui doit la remettre en main propre, au SG de la Fifa, à l’occasion de la tenue actuellement à Munich du comité exécutif et du congrès de l’organisation. Il est évident que la saisine de l’institution de Joseph Blatter par le représentant de l’État algérien en Allemagne confère à la missive de l’ENTV un caractère solennel. Loin d’être une supplication, son contenu est un rappel des engagements de la FIFA, en matière de cession des droits de retransmission des mondiaux.

Devenue affaire d’État en Algérie, la diffusion de la coupe du monde préoccupe toute la planète. Au Maroc, des députés ont interpellé le gouvernement sur cette question.
En Europe, le président de l’Union européenne de football (UEFA), Lennart Johansson, a dénoncé l’affairisme qui empreint le foot. “Il faut que nous parlions de la question : jusqu’où pourra aller la commercialisation du football ?” s’est-il demandé dans un entretien paru avant-hier dans le journal allemand Tagesspiegel.

Synthèse de Rayane, algerie-dz.com
D’après Liberté