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L’Algérie et la France définissent un cadre de coopération

jeudi 21 décembre 2006, par Rédaction

Le renforcement de la coopération économique entre l’Algérie et la France était au centre des discussions du séminaire économique franco-algérien organisé au Quai d’Orsay.

L’Algérie tente de séduire les investisseurs français

Emmenés par Hamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, les chefs d’entreprises algériens s’y sont déplacés avec le désir, clairement arboré, de faire les yeux doux à la communauté d’affaires locale. Une véritable opération de charme destinée à convaincre chefs d’entreprises, banquiers et assureurs de risques, à rompre l’attentisme et traverser la Méditerranée. Avec argent, logistique et savoir-faire managérial. Annoncé, à grand renfort de superlatifs, par la sémantique officielle de part et d’autre de la Méditerranée, le séminaire ne s’est pas traduit par quelque annonce à l’allure spectaculaire. Pas de gros contrat signé à l’occasion, ni de déclaration d’intention de projet, mais l’annonce -originale- d’une démarche nouvelle. La définition d’un contenu plus ramassé et mieux ciblé pour la coopération économique bilatérale.

A l’abri des zooms des caméras et de la curiosité journalistique, responsables économiques et hommes d’affaires des deux rives ont échangé leurs points de vue respectifs. Argument contre argument, plaidoyer contre réserve. S’en tenant à leurs intérêts respectifs, les deux parties ont croisé leurs points de vue. Sous les yeux de Philippe Douste-Blazy, initiateur et hôte du séminaire, Hamid Temmar et Christine Lagarde, ministre française chargée du Commerce extérieur. Le temps d’une matinée, les deux délégations ont passé au crible les gisements potentiels d’une coopération économique bilatérale. Ils en ont sérié trois secteurs, selon le compte dressé par Douste-Blazy, Hamid Temmar et Missoum Sbih, l’ambassadeur d’Algérie, devant les journalistes. Il s’agit des secteurs de l’agroalimentaire, de la pharmacie et de l’automobile. Un peu plus tôt, dans son point de presse, le porte-parole du Quai d’Orsay, Jean-Baptiste Mattei, faisait état d’un quatrième secteur retenu, le domaine des banques.

Interrogé par la presse sur les tenants et aboutissants du séminaire, le premier d’ordre économique à élire refuge au siège du ministère des Affaires étrangères, le communicant en chef du Quai d’Orsay s’est attaché à en souligner la singularité. « Une de ses caractéristiques est précisément qu’il ne porte pas sur le secteur des hydrocarbures. C’est un secteur que nous connaissons bien, qui est très largement exploré (...) L’idée était de ne pas se focaliser sur les hydrocarbures ». Avec le sentiment de la mission accomplie, le chef de la diplomatie française semblait manifestement réjoui d’avoir réuni, dans un face-à-face inédit, des dirigeants de grands groupes industriels français, les entités cotées au CAC 40, l’indice boursier parisien, avec des décideurs économiques algériens. Estimant qu’il faut aller plus loin dans la relation bilatérale, le ministre français des AE estime que le « partenariat d’exception » voulu et porté par Chirac et Bouteflika se nourrit d’actions de coopérations concrètes.

Selon Hamid Temmar, le choix des secteurs en question ne signifie pas un cloisonnement définitif de la coopération économique bilatérale dans ces domaines. « Aucun secteur n’est à exclure », dit-il, une manière de dire que d’autres champs d’activités restent éligibles aux échanges franco-algériens. Pour autant, l’automobile, l’agroalimentaire et la pharmacie recoupent « parfaitement les choix industriels de l’Algérie » pour les années à venir. Dans leurs échanges croisés, Algériens et Français n’ont pas lésiné sur les arguments. Prévisibles, les doléances françaises ont porté sur les contraintes, « manifestes » à leurs yeux, du paysage économique algérien : foncier, lourdeurs du système bancaire, lacune de la ressource humaine dans le domaine managérial. Et, réserve à la tendance lourde, un marché informel inondé de produits de tous acabits. Autant dire, aux yeux des capitaines d’industrie français, une concurrence « sauvage et déloyale » pour les éventuels projets d’investissements.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran