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L’Algérie et les promesses de Sarkozy

lundi 2 octobre 2006, par Souad

Nicolas Sarkozy qui promettait de revenir en Algérie avec de bonnes nouvelles, lors de sa dernière visite à Alger, semble ignorer les critiques algériennes sur la politique de délivrance des visas jugée discriminatoire vis-à-vis des algériens.

L’Algérie et les promesses de Sarkozy

Abdelaziz Bouteflika l’a répété à tous les officiels français qu’il a reçus ces derniers mois à Alger : l’Algérie veut voir ses citoyens traiter au moins de la même façon que leurs voisins du Maghreb en matière de délivrance des visas. Autrement dit, l’Europe doit lever très vite la procédure de consultation en vigueur depuis plusieurs années. Elle est considérée comme humiliante par les Algériens.

En effet, aujourd’hui, quand un Algérien dépose sa demande de visa auprès du consulat de France, ce dernier doit d’abord la soumettre à l’accord des quinze pays de l’Espace Schengen : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Grèce, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède. Cette démarche rallonge considérablement les délais de traitement. Alors que les Tunisiens et les Marocains obtiennent des réponses au bout de seulement quelques jours, les Algériens doivent patienter parfois plusieurs semaines pour savoir si leur demande a abouti ou non.

Instaurée durant les années de terrorisme, la procédure de consultation n’a plus aucune raison d’exister à présent que la paix civile est revenue dans le pays, estime l’Algérie. Mais en promettant aux Algériens de mettre fin à cette situation, Nicolas Sarkozy a-t-il parlé trop vite, comme il a souvent l’habitude de le faire ? Probablement. Les promesses de Nicolas Sarkozy se heurtent en effet à deux obstacles majeurs : sa position de probable candidat de la droite aux prochaines présidentielles et les réticences de ses partenaires européens sur la levée de la procédure de consultation pour les Algériens.

Chaque jour qui passe, Nicolas Sarkozy hausse le ton sur le dossier de l’immigration. Or, un geste en direction des Algériens en matière de visas risque d’être interprété par l’électorat de droite comme une faiblesse de sa part, surtout que la question de l’immigration sera au coeur de la prochaine campagne présidentielle française. Nicolas Sarkozy connaît certes le poids de plus en plus grandissant de l’électorat maghrébin en France, mais il hésiterait encore à prendre un tel risque face à son électorat traditionnel, hostile à l’immigration maghrébine. Du coup, il espère une décision européenne collective qu’il viendrait annoncer lui-même à Alger.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran