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L’Algérie inondée par les téléphones taïwan

jeudi 25 mai 2006, par Rédaction

L’importation en Algérie de téléphones portables d’une manière frauduleuse est en passe de devenir un sport national tant les enjeux financiers et l’engouement des algériens pour la téléphonie mobile sont énormes.

La contrefaçon au téléphone portable gagne du terrain en Algérie.

Le marché de la téléphonie mobile est inondé, ces derniers jours, confient des sources concordantes, par une quantité considérable de portables importés frauduleusement via les frontières terrestres marocaines ou provenant essentiellement de Dubaï, d’Angleterre, d’Allemagne, de France, de Chine et de Hong Kong. Ces téléphones portables sont introduits illégalement sur le territoire national par des importateurs qui, indiquent nos sources, ne possèdent pas de registre du commerce et ne payent aucune taxe douanière ou fiscale. Ces importateurs ramènent, confient-ils, entre 200 et 300 téléphones portables par semaine et ce, sans payer aucune taxe, puis les cèdent aux grossistes activant dans les marchés de Belfort (Alger), El-Eulma (Sétif) et Zouia à Oran.

Les téléphones portables importés portent souvent les sigles d’opérateurs étrangers, tels que T-Mobile (Allemagne), Vodafone (Angleterre), Orange (France) ou Méditel (Maroc), car destinés, notamment à ces opérateurs avec des cartes SIM bloqués, précisent-ils. Ces téléphones portables d’occasion sont vendus, affirment-ils, comme étant “neufs”, mais à des prix moins cher de 20 à 30% que le tarif officiel appliqué par les distributeurs légaux alors qu’“ils ont été ouverts et flashés généralement avec des logiciels anciens qui ne sont pas actualisés”, soutiennent-ils. Les importateurs illégaux achètent à bas prix une quantité importante de téléphones portables haut de gamme, dont Samsung D600, D500, Sony Ericsson K750, W800 ou Nokia N92 et N70, puis les cèdent à des prix dérisoires sur le marché noir, sans payer aucune charge fiscale et parafiscale.

Ce qui représente, argumentent-ils, un manque à gagner considérable estimé à une dizaine de milliers de dinars par semaine en termes de recettes fiscales et douanières surtout si l’on tient compte du fait que le marché informel représente, aujourd’hui, entre 30 et 40% des téléphones mobiles commercialisés en Algérie. À titre indicatif, il y a eu, selon des sources bien informées, près de 600 000 téléphones portables importés frauduleusement en 2005 sur un volume global de 2,9 millions d’unités. Pis, il n’y a aucun texte ou loi réglementaire interdisant la flashage de téléphones portables en Algérie bien que cette pratique soit considérée comme étant “illégale”, expliquent-ils. Ce vide juridique est exploité, relèvent-ils, par ces importateurs indélicats et véreux pour exercer leur activité, alors que même certains points de vente n’hésitent pas à assurer des formations sur le flashage de téléphones portables.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après Liberté