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L’Algérie libère Abdelhak Layada

lundi 13 mars 2006, par Samir

Ex-chef terroriste des GIA en Algérie, Abdelhak Layada a été libéré et a quitté hier sa cellule de la prison de Serkadji à El Harrach.

Abdelhak Layada, ancien emir des GIA.

Le premier geste fait par Abdelhak Layada a été de se prosterner, lui et ses deux fils Adlène et Soheib, dans un rituel religieux appelé « soudjoud ech-choukr ». Aussitôt après, la foule, présente dès les premières heures du matin pour attendre sa libération, l’entoure de toutes parts aux cris de « Allah Akbar, Allah Akbar ». Ali Benhadj, venu lui aussi l’attendre, lui fait de longues accolades. Et la foule, pour un instant, reprit un credo qui ranima les flammes de 1991, « Allah Akbar, alayha nahya, alayha namout, wa fi sabiliha noudjahid, wa alayha nalka Allah ».

Très entouré par sa famille, ses trois frères et ses deux fils, mais aussi par une foule d’anciens repentis, des élargis et des sympathisants, Abdelhak Layada se contente de saluer et de lancer des « Salam Alaykoum » à gauche et à droite. « Laissez la presse travailler, laissez-les prendre des photos », demande-t-il au cordon de sécurité qui se forme autour de lui empêchant les photographes de presse d’accéder jusqu’à lui. Hormis les amabilités, il dira avant de monter dans la voiture avec Ali Benhadj : « Que la vérité éclate et que le mensonge tombe ». Sa phrase lourde de sens est aussitôt effacée par une autre symbolique : son apparition avec Ali Benhadj représente bien un chef islamiste « militaire » avec un chef islamiste « politique » et met en présence, pour la première fois, les deux hommes.

Les prises de position de Abdelhak Layada en faveur de la paix, après avoir été un des chefs insurgés de l’islamisme, ont certainement joué en sa faveur, en plus de la volonté des autorités de rendre sa liberté au chef historique des groupes armés et de lancer une nouvelle offre de paix aux derniers irréductibles encore en armes. Dans un communiqué datant du 22 septembre 2005, c’est-à-dire en pleine campagne pour le projet de paix et de réconciliation nationale, initié par le président de la République, le chef historique du GIA, Abdelhak Layada, évoquait par le biais de son fils Adlane, les grandes lignes de la réconciliation nationale qu’il qualifiait de « choix inéluctable ».

Synthèse de Samir
D’après l’Expression