Accueil > ECONOMIE > L’Algérie manque de compétences

L’Algérie manque de compétences

mardi 30 août 2005, par Souad

« L’Algérie envoie des signaux contradictoires vers les entreprises étrangères », a déclaré l’ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou.

Abdelhamid Temmar juge nécessaire l’adhésion de l’Algérie à l’OMC.

Dans son intervention, M. Benachenhou a déclaré que la croissance est faible du fait d’un développement inégal des ressources. « L’Algérie a besoin d’une croissance plus forte pour des raisons économiques, démographiques, sociales et sécuritaire », a-t-il ajouté, précisant que 40% du PIB passent par le budget, provoquant une pénurie des ressources. « Aucune usine n’a été construite en dehors d’Alger », a-t-il encore précisé, indiquant que les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’enseignement souffrent d’un manque d’équilibre dans le développement régional.

Ainsi, concernant l’agriculture, il précise, en présence du ministre du secteur, Saïd Barkat, que la politique budgétaire n’est pas suffisante pour le développement rural. Il ajoutera encore que les agriculteurs ont vieilli, indiquant que 1% seulement des agriculteurs sont universitaires, 23% ont le niveau secondaire et que 72% sont sans instruction. Mais l’ex-ministre mettra surtout l’accent sur le foncier agricole, indiquant que 71% des exploitations n’ont pas de titre de propriété.

Autre volet évoqué par l’ex-ministre des Finances, ce sont les réformes bancaires et surtout le règlement de la dette extérieure. A ce propos, il citera le cas d’un pays auquel l’Algérie a remboursé la dette de 1.570 millions d’euros entre 1991 et 2004. « Il faut régler la politique de la dette extérieure », a-t-il souligné.

Concernant la privatisation des entreprises, il a précisé qu’entre 1991 et 2004, 36 milliards de dollars du budget de l’Etat ont été dépensés pour faire survivre des entreprises publiques. Il reproche également au gouvernement le manque de visions claires au sujet des investisseurs étrangers. « Alors, ils viennent ou pas ? », a-t-il dit ironiquement, indiquant que même si l’Algérie a les moyens financiers de son entreprise, « elle manque sensiblement de savoir-faire et de compétences ».

Abdelhamid Temmar, le ministre chargé des privatisations a mis l’accent sur la nécessité de la privatisation et de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Il a déclaré notamment que le développement centralisé des années 70 et 80 est fini et que la vision américaine s’est imposée dans le monde, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies et des innovations.

Synthèse de Souad
D’après Le Quotidien d’Oran