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L’Algérie ne dispose pas d’un marché des changes libres

jeudi 19 avril 2007, par Rédaction

Il n’y a pas en Algérie un marché des changes libres et la cotation du dinar reste administrée par la Banque d’Algérie, selon l’expert financier Camille Sari.

Une agence de la Banque d’Algérie

Le dinar n’est pas une monnaie convertible (totalement). La convertibilité totale du dinar sera réalisée lorsqu’on pourra échanger le dinar contre d’autres monnaies dans le monde. La valeur du dinar est fixée en fonction d’un panier de monnaies. La formule de ce panier est gardée secrète par la Banque d’Algérie. Ce sont les autorités qui fixent le taux de change du dinar par rapport aux autres monnaies. Pour le dollar, l’euro, le yen et d’autres monnaies des pays développés, c’est le marché qui fixe leur valeur. Pour la plupart des pays en développement, ce sont les autorités qui fixent cette valeur suivant une formule gardée secrète. Pour le dinar, dans ce panier, la relation dollar/euro prédomine. Quand l’euro monte par rapport au dollar, le dinar se déprécie par rapport à l’euro et s’apprécie par rapport au dollar.

On peut constater depuis quelques années que les taux changent entre le dinar et l’euro, le dinar et le dollar ne connaissent pas de variations importantes. L’euro est toujours entre 90 et 100 (90 dinars pour un euro). Les autorités monétaires globalement ont la main sur la situation. Le dinar avait été surévalué à une époque. Le marché parallèle n’a pas accepté cette surévaluation, d’où le développement d’un écart important entre le taux du marché parallèle et le taux officiel. Aujourd’hui, la situation est différente. Le marché parallèle va s’éteindre en Algérie. À partir du moment où l’écart tombe à 23%, il n’y a aucune utilité à s’aventurer à recevoir de faux billets. Les particuliers et opérateurs se procureront les devises sur le marché bancaire.

La difficulté d’obtenir des visas fait qu’il y a moins de candidats à l’émigration. La demande diminue en défaveur du marché parallèle. Par ailleurs, un autre facteur pousse à l’extinction du marché parallèle des changes en Algérie : la libéralisation du commerce extérieur. On a un excédent des réserves en devises importantes. Les opérateurs cherchent directement des devises sur le marché officiel. Ce processus d’extinction du marché parallèle sera favorisé par la suppression des entraves aux échanges extérieurs : diminuer les taxes douanières, pour dissuader les mouvements frauduleux transfrontaliers, instituer des tarifs douaniers préférentiels au niveau maghrébin à l’instar des autres pôles économiques régionaux (Union européenne, Mercosur, Alena...).

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Liberté