L’Algérie prône une baisse de la production de pétrole

S’exprimant au nom de l’Algérie lors d’un point de presse qu’il a animé en marge de la cinquième conférenceformation du secteur de l’énergie et des mines, le ministre algérien de l’énergie et néanmoins président en exercice de l’OPEP, Chakib Khelil, a vivement souhaité l’adhésion d’autres grands producteurs de pétrole à l’OPEP, notamment la Russie. Il s’est également exprimé sur la nécessité d’une autre baisse de la production qui devrait se décider à Oran alors même que la première décision n’est pas totalement appliquée. Répondant à une question sur d’éventuelles discussions qui pourraient aboutir à un accord entre la Russie, la Norvège et le Mexique, d’une part, et l’OPEP d’autre part, en vue de stabiliser le marché, le ministre dira : « Ce que nous souhaitons vraiment c’est que ces pays deviennent membres de l’OPEP. Je ne vois pas pourquoi la Russie ne peut pas être membre à part entière de l’Organisation ; c’est la meilleure façon d’exprimer sa solidarité. » Pour Khelil, qui a toutefois estimé qu’« on n’a pas besoin d’un accord pour se solidariser avec des pays qui ont le même objectif que nous » et s’adressant à la « troïka », il assènera : « S’ils ont des problèmes à adhérer à l’OPEP, ils n’ont qu’à appliquer leurs intentions de réduction. »

Il faut rappeler dans ce contexte que la Russie avait déclaré être favorable à un prix juste et stable de l’or noir, en soulignant la nécessité d’une coordination sur le marché mondial entre grands producteurs de brut et envisage même de soumettre un projet de mémorandum de coopération avec l’OPEP (dont l’Algérie est membre) lors de la prochaine réunion de l’Organisation prévue pour le 17 décembre à Oran. Dans le même temps, malgré une première décision de l’OPEP de réduire la production que certains pays de l’Organisation hésitent encore à respecter, les prix du pétrole continuent leur chute. Tout en espérant qu’elle sera totalement appliquée d’ici au 17 décembre, Chakib Khelil a affirmé que les pays de l’OPEP ont appliqué à presque 85% les engagements de la dernière baisse de 1,5 million de barils.Une deuxième décision n’a pu être prise récemment au Caire en dépit de la volonté affichée et du consensus dégagé, décision « stratégique qui permettra de voir comment le marché réagit pour prendre la bonne » avait déclaré Khelil. Tout en jugeant nécessaire une réduction de l’excèdent des stocks mondiaux de brut afin de stabiliser les prix sur le marché, le président de l’OPEP, interrogé sur l’ampleur de cette réduction imminente, a refusé d’avancer une quelconque estimation précisant toutefois que le retrait de l’excédent des stocks mondiaux est une condition sine qua non de stabilité du marché. « Pour rétablir la moyenne il faut réduire de quatre jours de stocks de 56 jours à 52 jours » a-t-il estimé précisant qu’il faut le faire progressivement.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après le Courrier d’Algérie