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L’Algérie quitte Bagdad

mardi 26 juillet 2005, par Bilal

L’Algérie a décidé de faire évacuer son dernier diplomate en poste à Bagdad, une décision qui fait suite à l’enlèvement des deux diplomates algériens Ali Belaroussi et Azzedine Belkadi dans la capitale irakienne.

L’Algérie a pris la décision d’évacuer son ambassade à Bagdad.

Alors que le sort du chargé d’affaires, Ali Belaroussi, 62 ans, en fin de séjour à Bagdad avant sa retraite, et Azzedine Belkadi, 47 ans, enlevés, jeudi dernier, demeure toujours inconnu, M. Bachir Belhadj, dernier diplomate qui se trouvait encore à l’ambassade d’Algérie à Bagdad et Mme Belaroussi, épouse de l’un des deux diplomates enlevés, ont été rapatriés vers Alger, rapportait, hier, l’agence officielle citant une source informée.

Ce rapatriement dont il convient de relever qu’il s’agit du dernier diplomate en poste, laisse suggérer donc que l’Algérie a décidé de fermer son ambassade dans la capitale irakienne même si officiellement tel n’est pas le cas. Seule précision du canal officiel : M. Belhadj, qui devait achever normalement sa mission dans la capitale irakienne, en cette fin du mois de juillet, et Mme Belaroussi sont arrivés à Amman avant de poursuivre leur voyage vers Alger. Quelles pourraient bien être les motivations d’Alger pour rapatrier M. Belhadj et Mme Belaroussi ? Si, bien entendu, la détérioration de la situation sécuritaire à Bagdad, devenue un véritable enfer, peut, à première vue, expliquer en partie ce retour au bercail du diplomate, il n’en demeure pas moins que des zones d’ombre persistent. Alger, à travers ce geste, veut-elle donner le maximum de chance à la libération de nos deux diplomates ?

Hostiles à la présence des étrangers en Irak, les ravisseurs assimilent toujours toute représentation diplomatique comme une forme de caution au régime nouvellement élu de Bagdad et, par ricochet, aux Américains, désignés par le terme “d’occupant”.
En tout cas, pour le ministre délégué aux affaires africaines et maghrébines, M. Abdelkader Messahel, qui s’exprimait, hier, à Alger lors d’une conférence de presse, l’Algérie n’a pas fermé son ambassade à Bagdad et la situation est toujours suivie par les autorités algériennes. “La situation est toujours suivie en permanence par les autorités algériennes et, à ce stade, aucun élément nouveau n’est intervenu pour l’information de l’opinion publique nationale et internationale”, note par ailleurs l’agence officielle.

Pour sa part, depuis Londres, le ministre des affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a indiqué que le gouvernement algérien fait “tout ce qu’il peut” pour obtenir la libération des deux diplomates algériens enlevés. “Le gouvernement ne se croise pas les bras. Je ne peux pas évidemment vous dire à l’heure actuelle ce qu’il est en train de faire, mais il fait tout ce qu’il peut pour que les deux ressortissants puissent être libérés”, a-t-il dit à la Radio algérienne, cité par l’AFP. “Nous avons toujours été du côté du peuple irakien, nous avons combattu pour sa souveraineté. Nous ne comprenons pas. Que l’on puisse s’attaquer à des ressortissants algériens est quelque chose qui sort complètement de l’entendement”, a-t-il ajouté.

Al-Qaïda met en ligne des pièces d’identité d’un diplomate algérien enlevé
Le groupe du chef d’Al-Qaïda en Irak Abou Moussab Al-Zarqaoui a mis en ligne des photos de pièces d’identité, présentées comme celles du chargé d’affaires d’Algérie Ali Belaroussi, dont il a revendiqué l’enlèvement samedi dernier. Une carte de membre au Club irakien de la chasse, portant le nom en arabe d’Ali Belaroussi, mentionnant la date d’adhésion et munie d’une photo apparaît sur un site internet dans un document signé “Abou Maïssara Al-Iraqi - Département de l’Information de l’organisation Al-Qaïda en Mésopotamie”. Le document, dont l’authenticité ne peut être établie, montre aussi des photos, recto verso, de ce qui semble être une carte de visite du chargé d’affaires algérien. L’organisation Al-Qaïda en Mésopotamie, le groupe d’Al-Zarqaoui, avait revendiqué, samedi dernier, sur internet l’enlèvement du chargé d’affaires, mais sans faire mention de l’autre diplomate algérien Azzedine Belkadi enlevé en même temps que M. Belaroussi.

Bedjaoui : “L’Algérie fait tout son possible pour la libération des diplomates enlevés”
Le gouvernement algérien fait “tout ce qu’il peut” pour obtenir la libération des deux diplomates algériens enlevés, jeudi dernier, à Bagdad, a déclaré, hier, le ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Bedjaoui. “Le gouvernement ne se croise pas les bras. Je ne peux pas évidemment vous dire à l’heure actuelle ce qu’il est en train de faire, mais il fait tout ce qu’il peut pour que les deux ressortissants puissent être libérés”, a indiqué depuis Londres à la radio le chef de la diplomatie algérienne. “Nous avons toujours été du côté du peuple irakien, nous avons combattu pour sa souveraineté. Nous ne comprenons pas. Que l’on puisse s’attaquer à des ressortissants algériens est quelque chose qui sort complètement de l’entendement”, a-t-il ajouté. M. Bedjaoui participait, hier, dans la capitale britannique à une réunion sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, réunissant des pays membres de l’Union africaine (UA) et du G4 (Allemagne, Brésil, Inde, Japon).

Par Liberté