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L’Algérie résiste aux pressions de l’OMC

lundi 22 décembre 2008, par Rédaction

L’Algérie n’est pas prête de faire des concessions sur bien des aspects liés au processus d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) selon El Hachemi Djaâboub.

L’Algérie prend son temps avec l’OMC.

Réuni en date du 11 octobre dernier, le gouvernement a étudié les 96 requêtes adressées par l’UE et les USA, a indiqué le ministre du commerce El Hachemi Djaâboub. On est en train de finaliser les réponses pour les confier au groupe de négociateurs algériens, afin de les mettre sur la table des négociations au prochain round », ajoute-t-il, tout en estimant que des points d’achoppement subsistent toujours entre l’Algérie et l’OMC. Il s’agit, entre autres, du prix du gaz industriel et de l’interdiction de l’importation des voitures de moins de trois ans. « L’OMC affirme que nous vendons le gaz à perte et que nous faisons donc une subvention déguisée. Je confirme, sur la base de statistiques analytiques avérées, que nous vendons le gaz à des prix raisonnables. C’est un avantage comparatif et nous refusons d’aligner le prix appliqué à l’intérieur sur celui de l’extérieur. Il n’y aura pas de concessions », a-t-il défendu. S’agissant de la mesure portant sur l’interdiction de l’importation des véhicules de moins de trois ans, le ministre a rappelé que « 99% des véhicules importés viennent de France ». Le pays importe, indique-t-il, 210 000 véhicules par an, dont 65 000 de moins de trois ans, avant l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction du gouvernement. « L’Algérie est devenue le dépotoir des véhicules des pays membres de l’OMC », dénonce-t-il.

Les « griefs » de l’OMC ne s’arrêtent pas là. L’OMC, poursuit M. Djaâboub, reproche également à l’Algérie de « subventionner les exportateurs nationaux ». Et au ministre de répondre : « Les règles de l’OMC sont établies sur mesure. Des pays dans le monde subventionnent des filières, à l’instar du lait en Suisse et du coton en Virginie, mais on nous interdit d’aider nos exportateurs. » Aussi exige-t-on de l’Algérie qu’elle lève la Taxe intérieure de consommation (TIC), considérée par l’OMC, rapporte le ministre, comme une « taxe frappant les riches ». Et là encore, M. Djaâboub apporte la réplique en affirmant que « ce n’est pas aux pays exportateurs de nous dicter de supprimer la TIC ». Selon lui, l’OMC semble encore incommodée par les mesures décidées par le gouvernement, notamment celles relatives à la détention par l’Etat de 51% du capital des projets avec les sociétés étrangères et surtout l’annulation de la cession du foncier de l’Etat au profit d’investisseurs et son remplacement par un système de concession. Commentant l’interdiction de l’importation des médicaments génériques produits en Algérie, objet de réticences de la part de l’OMC, le ministre a précisé que « c’est une mesure de sauvegarde usitée dans tous les pays membres de l’OMC ». Résumant la position du gouvernement, l’orateur note que « l’Algérie n’est pas près de faire des concessions sur les points suscités ». Et de lâcher : « Nous ne sommes pas dupes. »

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après El Watan