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L’Algérie se heurte au protectionnisme européen

mercredi 4 avril 2007, par Samir

L’ambition de l’Algérie de devenir un acteur dans la distribution de gaz naturel en Europe se heurte au protectionnisme énergétique européen.

L’Algérie table sur une augmentation importante des exportations de gaz algérien vers l’Europe

Le cas espagnol est pour ainsi dire révélateur de la frilosité de ces partenaires à voir la compagnie nationale entrer dans le marché gazier européen. D’ailleurs, cette situation a été dénoncée par le ministre de l’Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, dimanche lors de son passage au forum d’El Moudjahid. Il a, à ce titre, souhaité que l’Algérie bénéficie, en termes de distribution de gaz sur le marché européen, des "mêmes traitements que les compagnies étrangères qui activent en Algérie". C’est-à-dire de "réciprocité".

L’Espagne qui fait dans la discrimination à l’égard de Sonatrach en limitant à 1 milliard de m3 le volume de gaz à commercialiser, ne pose cependant aucune restriction aux 43 opérateurs étrangers qui ont obtenu l’autorisation de commercialiser leur gaz en Espagne. Pour rappel Sonatrach avait demandé de pouvoir vendre 3 milliards de mètres cubes. D’ailleurs, Sonatrach, qui a créé une société de droit espagnol pour la commercialisation directe de gaz, est toujours bloquée par ces restrictions. Mais peut-on considérer que l’Espagne est un cas unique, comme l’a souligné le ministre ?

Tout porte à croire que cette attitude espagnole risque de s’étendre à d’autres partenaires européens, à l’image de la France. En effet, selon des sources françaises, la visite que devait effectuer le ministre de l’Energie et des Mines jeudi en France a été annulée. L’installation de Sonatrach sur le marché français de la distribution du gaz devait être au cœur de ce déplacement. M. Khelil devait également visiter le terminal de regazéfication de Montoire. Cette annulation dont les raisons n’ont pas été précisées, risque de retarder le lancement de la société de distribution de gaz que Sonatrach veut créer en France.

A l’instar des espagnols qui tergiversent dans leurs relations énergétiques avec l’Algérie, la France redoute l’arrivée sur son marché d’un "commercialisateur" comme Sonatrach capable, en peu de temps, devenir le plus compétitif. Il faut dire que dès l’annonce par l’Algérie de l’éventualité de créer une société de commercialisation en France, des voix se sont élevées pour dénoncer un danger pour GDF. D’ailleurs, la réaction de la compagnie française, à la proposition de Sarkozy, de l’adosser à Sonatrach, renseigne sur ses positions à l’égard de la compagnie nationale.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Maghreb