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La Kabylie célèbre le Printemps berbère

jeudi 20 avril 2006, par Souad

Les célébrations en Kabylie du Printemps berbère et Printemps noir ont été marqué par l’organisation de plusieurs marches pacifiques mais aussi de manifestations culturelles dans les principales villes de la région kabyle.

La jeunesse de Kabylie reste mobilisée pour la concrétisation de ses révendications culturelles mais aussi socio-économiques.

Avril 1980, ce n’est pas seulement une revendication identitaire, puisqu’il avait donné naissance à l’acte fondateur du combat démocratique public. C’est également un projet politique. Les artisans du Printemps berbère avaient su, en effet, coupler la revendication culturelle aux libertés démocratiques. C’est pourquoi le mouvement revendicatif et de protestation avait pris de l’épaisseur avec une adhésion populaire sans faille. Et pour cause, la grève générale du 16 avril 1980, massivement suivie alors par toute la population de Kabylie, ne pouvait que rassurer une jeune élite d’après-guerre qui a su traduire les préoccupations de la région en alternative politique fiable.

La générosité de ces militants issus de la génération d’après-guerre n’avait d’égale que la répression du régime du parti unique. L’arrestation le 20 avril 1980 des militants Saïd Sadi, Mouloud Lounaouci, Mustapha Bacha, Saïd Khelil, Djamel Zenati (ils étaient en tout 24 détenus) avait suscité un large mouvement de solidarité populaire. Cet élan de solidarité et la mobilisation continue des citoyens de Kabylie ont abouti à la libération, le 26 juin 1980, des 24 animateurs du MCB (Mouvement culturel berbère). Les geôles du pouvoir de Chadli n’ont pas anéanti la détermination et la conviction des détenus à continuer le combat pour tamazight et les libertés démocratiques. Mais quel bilan peut-on faire, après ce long cheminement de l’Histoire ?

Si d’un point de vue purement revendicatif, l’objectif stratégique, l’officialisation de la langue amazigh notamment, n’est toujours pas atteint, en dépit de certaines avancées, il reste que sur le plan des luttes politiques, la génération d’Avril 1980 (“Arrac n’80”, pour paraphraser Matoub) a ouvert de larges horizons pour la perspective démocratique nationale. C’est l’héritage légué par les pionniers du mouvement national que les artisans d’Avril 80 ont pu transformer en alternative politique crédible, avant de passer le témoin à la génération d’aujourd’hui, celle formatée aux standards universels. Et cette jeunesse, notamment les étudiants qui sont un élément structurant de la dynamique revendicative positive en Kabylie mais aussi partout en Algérie, s’emploie à continuer le combat de ses aînés.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après Liberté