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La Syrie impliquée dans l’assassinat de Hariri

samedi 22 octobre 2005, par Bilal

La Syrie serait directement impliquée dans l’assassinat de l’ex Premier ministre libanais, Rafic Hariri ; conclut le rapport de la commission d’enquête de l’ONU, dirigée par Detlev Mehlis.

La Syrie aurait participé à l’assassinat de Rafik Hariri, conclut l’enquête de l’ONU.

« Collusion syro-libanaise ». L’Allemand Mehlis, expert des affaires criminelles et terroristes en Allemagne, a eu la main lourde contre le gouvernement syrien et ses affidés libanais à moins de trois jours d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le dossier syrien où les Etats-Unis demandent déjà des mesures « vigoureuses ». Pour l’enquêteur principal, qui s’est entouré de 100 limiers pour rendre ce rapport, « l’attentat était si complexe à organiser qu’il est difficile d’imaginer que les services de renseignement syrien et libanais n’aient pas été au courant ». En d’autres termes, l’assassinat de Rafic Hariri, le 20 février dernier, soufflé dans sa limousine noire par une explosion d’une très forte intensité, ne pouvait être que l’oeuvre de « pros ». La décision d’assassiner Rafic Hariri « ne pouvait pas avoir été prise sans l’approbation de responsables syriens de haut rang et n’aurait pas pu être organisée sans la collusion de leurs homologues des services de sécurité libanais, indique le rapport en citant plusieurs faits à même d’accabler le gouvernement syrien.

Le rapport du procureur Mehlis enfonce le clou en avançant d’abord le contexte politique, davantage que des preuves concrètes, en liaison avec la faisabilité technique de cet attentat : « C’est un fait bien connu que le renseignement militaire syrien a eu une présence envahissante au Liban au moins jusqu’au retrait des forces syriennes à la suite de la résolution 1559. Les anciens hauts responsables de la sécurité au Liban étaient désignés par lui (...) Vu l’infiltration des institutions et de la société libanaises par les services de renseignement syrien et libanais oeuvrant en tandem, il serait difficile d’imaginer qu’un scénario ou un complot en vue d’un assassinat aussi complexe aurait pu être mené à leur insu ». Décodé, il n’y a que la Syrie qui a l’alibi politique pour ordonner un contrat contre l’ancien Premier ministre libanais.

Du côté syrien, c’est la consternation. « Je pense que ce rapport est loin d’être professionnel et ne nous conduira pas à la vérité », a déclaré le ministre de l’Information Mehdi Dakhlallah. Il a ajouté que le rapport était « politisé à 100% » et contenait des « accusations fausses ». Il ajoutera que c’est « une déclaration politique contre la Syrie », éloignée de la vérité. Mahdi Dakhlallah a en outre prévenu que ces mises en cause contribueraient à accroître la tension dans la région. Egalement soupçonné, le président libanais Emile Lahoud a lui aussi contesté les affirmations des enquêteurs de l’Onu.

Ainsi, 53 pages après, le rapport de l’ONU, qui cite nommément les « responsables », fait rare en diplomatie, ne fait que conforter la thèse de la piste syrienne de haut niveau. Les noms des personnes éclaboussées dont le propre frère de Bachar Al Assad, Maher, et son beau-frère, Assef Shawkat, chef des services secrets syriens, qui aurait, selon un témoin, contraint un homme à enregistrer une revendication pour l’attentat de Rafic Hariri quinze jours avant sa mort, impliquent que les enquêteurs ont resserré le noeud autour du cou du président syrien. Damas qui aurait ainsi le mobile, les moyens et les dividendes de l’assassinat de Hariri doit se préparer à une semaine pénible aux Nations unies où la communauté internationale semble tout à fait disposée à suivre le réquisitoire américain pour faire de la Syrie le prochain Irak.

Synthèse de Billal
D’après le Quotidien d’Oran