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La clé USB et les mini-disques durs, pour stocker plus de données

lundi 14 mars 2005, par Hassiba

Au début, on l’a caché. Il devait être trop vilain pour qu’on ose l’exhiber sur le devant des PC. Alors, on l’a relégué à l’arrière, de l’autre côté de l’unité centrale.

Les ports avec les ports, c’était la pratique commune. Ports parallèles ou ports série, invisibles, et surtout inaccessibles. On y branchait une fois pour toutes imprimante, clavier et souris, et on les oubliait.

Si bien que lorsque le nouveau petit port a débarqué il y a deux ans environ, on n’a pas vraiment cherché à comprendre. On l’a mis avec les autres ports, dans l’espace réservé, derrière l’unité, pas très loin du bruyant ventilateur.

Il était affublé d’un drôle de nom : USB, pour Universal Serial Bus. Peu importe, il était surtout appelé à un plus glorieux destin.

Car, aujourd’hui, il a crû et s’est multiplié. Et qui songerait à le camoufler derrière son ordinateur ? Personne : désormais on le veut là, à portée de main, car il sert à tout. On en a laissé quelques-uns surveiller les arrières, pour l’imprimante, le scanner, le modem. Et on en a affiché d’autres en première ligne, en façade. Appareil photo numérique, webcam, lecteur MP3 y ont logiquement trouvé leur entrée vers les entrailles de nos ordinateurs.

Voilà. Il fallait bien en préambule lui rendre un hommage. Sans lui, pas de clé USB, pas de mini disque dur USB. Parfois jolis, drôles, toujours pratiques, disques et clés envahissent nos bureaux, nos poches et s’accrochent à nos cous. Ils ont une fonction première : stocker des données. Ils remplacent en quelque sorte la "vieille" disquette, en voie de disparition. Plus de lecteur sur les PC d’aujourd’hui : le méga et demi de données que contenaient ces antiques "biscottes" ne suffiraient plus de nos jours à contenir photos, musiques et autres clips vidéo, que l’on s’échange, que l’on veut toujours avoir sur soi. Encore moins nos vies, nos souvenirs, tout notre être aujourd’hui numérisé. Il faut de la place pour ces greniers d’existences, plusieurs gigas d’étendues numériques.

Plus modestes, ce sont d’abord les clés USB qui ont été les premières présentes dans les rayons : 8, 16, 32 et 64 mégas pour commencer. C’était bien, mais insuffisant. Tout juste de quoi entreposer quelques dossiers pour travailler chez soi, un petit paquet de photos numériques, un peu de musique, mais pas trop. Pratique encore pour échanger quelques fichiers volumineux, quand les pièces jointes trop lourdes sont "retoquées" par le serveur. En gros, il faut compter 1 Mo pour une minute de chanson en MP3, la moitié pour un bon cliché numérique. Faites le compte : ces capacités étaient un peu justes.

Puis, comme il est de coutume dans l’univers des nouvelles technologies, la mémoire a grandi - 128, 256, 512 Mo - et les prix ont baissé. On commençait à y voir un peu plus clair. A 1 giga, poids des dernières clés en date, on respire mieux. Un giga, c’est presque 17 heures de musique au format MP3.

Comme cela ne suffit pas toujours, voilà que sont arrivés les mini disques durs. Leur nom dit tout et eux aussi se branchent eux sur le fameux port USB. Quoi de neuf ? Fonctionnellement, pas grand-chose. Les disques sont un peu plus gros et un peu plus fragiles que les clés car, contrairement à elles, ils contiennent des éléments mécaniques. Autrement dit, il est possible de lancer les unes contre un mur sans dommage ou presque. Les autres, à l’inverse, mériteront un peu de précautions. Mais, en échange, ces petits disques durs proposent des capacités de stockage bien plus vertigineuses : jusqu’à 20 ou 40 gigas, 80 000 photos ou 666 heures et quelques de musique...

Et cet espace de stockage pourrait donner des idées. Par exemple, pourquoi ne pas installer sur ces mémoires non plus seulement des fichiers, mais également des programmes. On imagine, grand comme un briquet à peine, de disposer de son disque USB contenant systèmes d’exploitation, protocoles de connexion à Internet, logiciels libres et légers, adresses Web préférées, agenda... Les PC pourraient alors se délester de leurs disques internes, de leurs logiciels obligatoires. Ainsi, ce petit port, arrivé discrètement, aura complètement révolutionné l’informatique personnelle.

Par Olivier Zilbertin, lemonde.fr