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La corruption prospère en Algérie

lundi 12 février 2007, par Rédaction

L’ampleur de la corruption en Algérie se révèle à travers le scandale Khalifa et d’autres affaires moins médiatisées qui auront coûté des milliards de dollars aux contribuables algériens.

La corruption menace la stabilité de l’Algérie.

L’Algérie, comme d’autres pays, est exposée à ce fléau. Intervenant, hier, sur les ondes de la Chaîne III à l’émission "En toute franchise ", M. Djillali Hadjadj, président de l’Association algérienne de lutte contre la corruption, affiliée à Transparency International, a indiqué que "la lutte contre la corruption ne doit pas s’arrêter à un seul organisme ou se limiter à un seul texte de loi. Elle est l’affaire de tous, y compris la société civile" et d’ajouter que "notre pays n’est pas en marge de ce qui secoue le monde entier concernant les affaires de corruption, et les affaires de détournement de fonds " sauf que les lois en vigueur sur la lutte contre ce phénomène sont insuffisantes, selon le porte-parole de l’association, et ce en dépit du fait que l’Algérie occupe une bonne place dans le classement élaboré par Transparency International.

En 2006, en matière de lutte contre la corruption, elle s’est classée en effet, à la 84e place sur un tableau constitué de 163 pays avec une note de 3,1 sur 10. Toutefois, M. Hadjadj a souligné que "beaucoup de dispositions concernant la lutte ne sont pas appliquées en Algérie " donnant, à titre d’exemple, la protection des dénonciateurs qui sont de plus en plus nombreux dans notre pays mais malheureusement ils subissent toutes sortes de pressions et de menaces. Il a, à ce sujet, rappelé que la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption est très en retrait par rapport à la Convention des Nations unies que l’Algérie a ratifiée en avril 2004. Cette loi prévoit la création d’un organe national de prévention et de lutte contre la corruption, mais cette agence ne dispose d’aucune indépendance, puisqu’elle est placée sous la tutelle de la présidence de la République.

Les citoyens ne peuvent la saisir et ses rapports annuels ne sont pas rendus publics. L’accès à l’information et le rôle de la société civile sont, quant à eux, totalement mis en marge, alors que ces deux éléments jouent un rôle capital dans la lutte contre la corruption et sont des éléments essentiels de la Convention des Nations unies, a indiqué M. Hadjadj. Il a surtout évoqué le fait que la loi algérienne dissuade la société civile de participer à la lutte contre ce fléau, contrairement à la Convention des Nations unies qui prévoit des dispositions concrètes pour encourager la dénonciation. Le Gouvernement algérien doit revoir les dispositions appliquées à ce jour "la balle est dans son camp" estime-t-il "car l’Algérie tourne le dos aux mesures efficaces qui permettent d’atténuer le désastre". Interrogé sur l’affaire Khalifa, l’intervenant a souligné que "cette affaire est malheureusement révélatrice de l’étendue du désastre, elle permettra d’éclaircir beaucoup de zonse d’ombre, elle permettra de pousser les autorités à s’intéresser à d’autres affaires semblables qui ne sont pas rendues publiques."

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après Le Maghreb