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La fraude prospère en Algérie

lundi 9 octobre 2006, par Rédaction

Le seuil atteint par la fraude en Algérie est jugé alarmant par les responsables des douanes algériennes qui avancent l’estiment à plusieurs milliards de dinars.

En Algérie, la fraude atteint des seuils alarmants

La fraude a atteint des seuils alarmants et « ce sont des milliards de dinars qui sont transférés illégalement » dans le cadre des opérations d’importations. Mohamed Abdou Bouderbala et le directeur des douanes d’Alger extérieur, Regue Benameur, refusent de donner le montant exact de la fuite de capitaux engendrés par de fausses opérations de commerce. L’on saura juste que pas moins de « 2.000 conteneurs en souffrance sont recensés les 10 dernières années » en Algérie. En de termes plus simples, ce sont des marchandises importées mais pas dédouanées. Les trafiquants les abandonnent après s’être assurés que les banques qui opèrent dans le commerce extérieur ou, comme on les appelle, les banques domiciliataires se sont acquittées à coup de millions de devises de leurs prix.

D’autres détails et « révélations » seront communiqués à l’opinion publique lors d’une conférence de presse au courant de la semaine prochaine, a expliqué M. Regue hier à l’occasion d’une rencontre organisée par la direction générale des douanes et qui a regroupé des responsables de la Banque d’Algérie, des banques publiques et privées et du registre de commerce. « La situation est grave », selon lui, et il faut à tout prix mettre « un holà », Et c’est justement pour mettre un frein à ce genre de pratique, à l’évasion fiscale et autre, que la DGD tient depuis quelques jours une série de rencontres avec toutes les administrations et institutions qui interviennent dans la gestion du commerce extérieur. Après les cadres de l’administration fiscale, c’est avec les banquiers et le premier responsable du Centre national de registre de commerce (CNRC) que la DGD a ouvert la consultation en vue de s’entendre sur un nouveau cadre de coopération.

Les différents intervenants ont tous mis l’accent sur l’urgence d’instaurer des systèmes d’échange d’informations plus efficaces. Pour Mohamed Abdou Bouderbala, une connexion informatique directe entre le CNRC et les douanes permettra de mettre un terme à l’usage de faux registre de commerce. De même qu’une collaboration plus importante avec les banques contribuera à freiner le phénomène de fausses déclarations. Le DG des douanes a expliqué qu’après cette première rencontre, deux groupes (l’un regroupant la DGD avec les banquiers, l’Abef et la Banque d’Algérie et l’autre la DGD avec le CNRC) seront créés et chargés d’établir avant la fin de l’année de nouveaux protocoles d’accord. Le DG du Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS), M. Houri, a quant à lui préféré mettre directement le doigt sur ce qui empêche les services de douanes d’accomplir leur mission. Il cite « l’absence d’une clé de contrôle de la domiciliation bancaire » et « la mauvaise coordination entre les douanes et les agences domiciliataires ».

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran