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La hausse des prix en Algérie et le pouvoir d’achat

lundi 8 janvier 2007, par Kahina

L’augmentation des prix de certains produits en Algérie pourrait porter un coup au pouvoir d’achat des familles aux revenus les plus modestes.

La production d’huile d’olives aurait baissé en Algérie en 2006.

Le prix du bidon de 5 litres qui était, il y a seulement quelques jours, à 390 dinars au détail est proposé, actuellement, à 430 dinars, soit une augmentation de 40 dinars. La bouteille de deux litres qui était cédée entre 170 et 180 dinars, selon la qualité, a connu une hausse de 20 dinars alors que celle d’un litre a enregistré une augmentation de 10 dinars au détail. Cette hausse importante et subite des prix en Algérie n’a pas épargné les autres produits de large consommation, comme le lait en poudre qui enregistre une augmentation de 5 dinars au paquet. La première répercussion de cette flambée des prix de l’huile de table est la hausse des prix de tous les produits confectionnés à partir de cette matière, entres autres les pâtisseries et la mayonnaise.

Le consommateur n’est pas le seul à être surpris par cette hausse démesurée des prix, puisque même les commerçants, notamment ceux de détail, n’arrivent pas à expliquer cette tendance à la hausse. Un épicier que nous avons interrogé a affirmé que les prix de gros de l’huile de table sont chers en Algérie, ce qui se répercute sur le prix de détail. « J’ai fait, aujourd’hui, un tour chez les grossistes mais je n’ai rien acheté parce que les prix ont flambé d’une manière surprenante. Avant, je vendais la bouteille de deux litres à 175 dinars mais maintenant elle est proposée à 179 dinars au prix de gros...! », déplore notre interlocuteur. Du côté de la Direction de la concurrence et des prix (DCP), on avoue que les prix de certains produits ont sensiblement augmenté au début de ce mois.

Toutefois, on souligne que cette hausse n’a touché que les produits qui ne sont pas soutenus par l’Etat. « Les prix de l’huile de table en Algérie sont libres, puisqu’ils sont tributaires des cours des matières premières qui proviennent de l’étranger, comme le soja et la tournesol », précise notre source. Les cours des oléagineux sur le marché international ne cessent, en effet, d’augmenter en raison de plusieurs facteurs liés essentiellement à l’explosion de la demande sur ces matières. L’offre, qui a été affectée en 2006 par les faibles récoltes dans les principaux pays producteurs, n’a pas réussi à suivre la demande croissante, d’où cette tendance à la hausse qui n’est pas, selon les connaisseurs du marché, un simple « nuage d’été ».

La première cause de la hausse des cours oléagineux est la « mode » des biocarburants que connaît les pays développés, notamment en Europe et aux Etats-Unis. Beaucoup d’automobilistes qui roulent au diesel se sont convertis à l’huile de soja, après la frénésie des prix des hydrocarbures sur le marché international ces deux dernières années. Du coup, la demande sur le soja et le tournesol a atteint des seuils jamais égalés auparavant et risque d’exploser davantage dans les prochaines années. La demande sur le soja s’est également développée à cause de la sécheresse qui touche plusieurs pays car, comme on le sait, le soja est utilisé comme aliment de bétail. Mais ce qui reste le plus inconvenant dans cette hausse démesurée est que la loi de finances 2007 avait décidé de réduire la taxe sur l’huile de table pour stabiliser son prix sur le marché...

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran