Accueil > INTERNATIONAL > La junte sous pression en Mauritanie

La junte sous pression en Mauritanie

jeudi 9 octobre 2008, par Samir

L’Union africaine refuse de reconnaître le pouvoir de la junte militaire en Mauritanie et appelle au retour de la démocratie dans le pays.

Tensions en Mauritanie.

Après la condamnation unanime du putsch du mois d’août dernier par la communauté internationale, le temps est aux menaces coercitives. L’Union africaine, par la voix de son président Jean Ping est montée au créneau : l’UA a une seule exigence, le rétablissement, sans délai, du président légitime Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Pour sa part, la société civile mauritanienne se mobilise. Des heurts ont eu lieu à Nouakchott mardi après-midi et des partis, qui ont pourtant cautionné le coup de force du général Ould Abdelaziz, commencent à s’inquiéter de la dégradation de la situation en Mauritanie. Ainsi, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) de l’ancien candidat à la présidentielle de 2007, Ahmed Ould Dada, a exprimé son inquiétude quant à l’escalade de la situation de crise que connaît la Mauritanie. Dans un communiqué rendu public à l’issue de la répression de la manifestation organisée mardi après-midi par les militants du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) fidèle au régime déchu, le RFD prévient qu’il s’agit là d’un « début d’engrenage dangereux qui recèle potentiellement les ingrédients de dérapages préjudiciables dans une situation de crise politique ».

Le ton est donné. Après le soutien au coup d’Etat qui a destitué le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi, voilà que la formation d’Ahmed Ould Dada opère à ce qui peut ressembler à un début de revirement. Les mots d’ordre du RFD : « Rester attaché à la liberté de manifester » et « préserver l’ordre public » donnent un aperçu de ce revirement. Mais comment concilier des principes antinomiques dans la situation présente en Mauritanie ? C’est une véritable contradiction dans laquelle s’est fourvoyé le parti d’Ould Dada. Avant-hier, des escouades de policiers casqués ont dispersé à coup de matraque et de gaz lacrymogène des manifestants fidèles à l’ancien président renversé le 6 août dernier. Afin de sortir le pays de cette situation manichéenne, un groupe de 20 sénateurs a lancé une initiative dite de la « 3e voie ». Celle-ci consiste à renvoyer dos à dos et les putschistes et l’ancien régime. D’ailleurs, leur slogan se résume à « ni les militaires ni Sidi ». Sur le plan continental, l’Union africaine a réitéré son refus de reconnaître la junte au pouvoir, et ce, conformément à la résolution d’Alger, prise par l’ex-OUA en juillet 1999, qui stipule que l’Afrique refuse de reconnaître un régime issu d’un changement anticonstitutionnel, donc d’un coup d’Etat.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Jeune Indépendant