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La politique énergétique de l’Algérie

mardi 12 décembre 2006, par Kahina

Le récent vote en Algérie de la loi sur les hydrocarbures et l’introduction de la taxe sur les super-profits pétroliers pourraient freiner les investissements étrangers dans le secteur, affirment les experts.

L’Algérie est un grand pays pétrolier

Les réactions ne se sont pas fait attendre, suite au nouvel émargement « nationaliste » d’Alger. Elles sont venues surtout du directeur du Fond Monétaire International qui a fait une analogie avec l’exemple vénézuélien et bolivien, puis du directeur de l’Agence Internationale de l’Energie suivi du secrétaire américain du secteur. Le souci de ces trois responsables réside dans le fait que de telles mesures risquent de réduire la cadence de l’investissement dans le secteur des hydrocarbures en Algérie.

Toutefois, il y avait dans ces déclarations des insinuations sur l’existence de facteurs purement politiques ayant motivé Alger dans l’introduction de nouvelles conditions pour l’investissement en hydrocarbures. Or ces séquences pétrole-politique ne sont pas, suite au récent amendement, une exclusivité algérienne. Depuis des années, les Etats-Unis bousculent les pays, y compris l’Algérie, pour qu’ils ouvrent leurs marchés de l’énergie aux investissements étrangers. Le message des Etats-Unis a d’ailleurs été singulièrement clair lorsqu’ils s’adressaient à la Chine et la Russie.

On peut dire que même si Bouteflika ne s’est pas référé à cet élément pour prendre sa décision d’amender - élément qui se présente dans ce fâcheux précédent CNOOC-UNOCAL -, on est tenté de croire avec certitude en l’existence de raisons liées à la sécurité nationale, y compris financière et énergétique. Durant cette courte période où les portes étaient grandes ouvertes, on a pu relever l’infime gain politique et économique (hors hydrocarbures) provenant de Washington alors que l’Algérie s’est montrée très disposée à faire des pas dans le cadre du rapport stratégique énergétique américain « Reliable Affordable and Environmentally Sound Energy For America’s Future » piloté par le vice-président Dick Cheney.

L’Algérie se détache donc de la triade capitoline de l’énergie (Maison-Blanche, Cartel pétrolier et Pentagone), mais elle se détache en poussant au-delà de la barre des 51% sa présence nationale dans les futures programmes d’investissement. C’est que la conjoncture lui est complètement favorable puisque, clopin-clopant, l’économie mondiale avance et pourrait se confronter à une soif énergétique alors que le monde, tout entier, risque de ne pas pouvoir faire face aux prévisions haussières en matière de consommation d’énergie. Le sous-investissement dans de nouvelles sources d’énergie est un risque véritable, avait indiqué en juin dernier Claude Mandil, directeur de l’Agence Internationale de l’Energie.

Synthèse de Kahina, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran