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La stratégie industrielle de l’Algérie en débat

mardi 27 février 2007, par Souad

La nouvelle stratégie industrielle de l’Algérie dont l’ambition affichée est de relancer la machine économique algérienne, est actuellement en débat et son adoption devrait intervenir dans les prochaines semaines.

L’Algérie tente de définir une nouvelle stratégie industrielle

À vrai dire, les stratégies n’ont pas manqué ces dernières années en Algérie : “un programme triennal 2001-2004” a été présenté dès le début 2001. Il devait soutenir une croissance basée sur la promotion des grands travaux d’équipement, du développement local, de l’agriculture et de la pêche. Il aurait été utile d’en faire le bilan avant de passer au “programme de soutien à la relance économique”, dont le budget prévisionnel a régulièrement augmenté depuis son lancement. Ce programme, conjugué au processus de privatisation, était conçu pour appuyer les réformes tendant à attirer l’investissement privé national et étranger. Le défaut de rigueur dans la planification, des grands projets notamment, nous empêche d’en apprécier l’état de mise en œuvre et les incidences sur le développement.

Ainsi va-t-il du Plan national contre le chômage, des programmes de développement pour les Hauts-Plateaux et le Sud de l’Algérie. L’embellie financière due à la conjoncture pétrolière durablement favorable a permis de populariser ces bonnes intentions comme autant de simples budgets. C’est ce tapage sur les disponibilités qui a fait que le crédit était devenu une activité lucrative au lieu d’être un instrument de développement. Après une espèce de doctrine du développement par la dépense, nous voici peut-être revenus à une doctrine du développement par une sorte de favoritisme sectoriel. Le risque en est que l’aisance financière crée à nouveau la tentation du développement par l’économie étatisée. La diversification industrielle, quelque peu débridée, de la Sonatrach, déjà passablement éparpillée par sa filialisation, donne une idée de l’inclination étatiste, ou semi-étatiste, qui se présente sous forme de stratégie industrielle.

La centaine d’entreprises que Temmar a déclaré retirer de l’offre de privatisation en Algérie constituent peut-être la base structurelle de ce nouveau choix. Celui-ci semble s’avancer de manière discrète, sans même prendre le temps de réviser l’ordonnance d’avril 2001 qui prévoit la privatisation des entreprises de l’ensemble du secteur public. Exactement le contraire de ce qui doit être fait pour attirer le capital productif. La stabilité, moyen - tant célébré par le discours officiel - de rassurer l’investisseur est là : dans la capacité d’un État à respecter, de manière soutenue, des engagements doctrinaux et légaux. Des faits graves ont jeté le discrédit sur le contexte moral de notre économie ; il reste peut-être alors à engager les profondes réformes qui établissent un ordre de droit dans l’économie et la finance, notamment en débureaucratisant la banque.

Synthèse de Souad, www.algerie-dz.com
D’après Liberté