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Le Koweït appelle l’OPEP au respect des quotas

lundi 6 décembre 2004, par Hassiba

Le Koweït a appelé, samedi dernier, les pays membres de l’OPEP à réduire leur surproduction, en respectant leurs quotas, pour enrayer la chute brutale des prix du brut sur le marché international.

« Evidemment, nous sommes inquiets de la chute des prix [du brut]. Nous devons prendre cette question très au sérieux. Si cette baisse se poursuit comme au cours des dernières 48 heures, nous [à l’OPEP] devrons cesser toutes les surproductions » au-delà des quotas alloués à chacun des pays membres du cartel », a déclaré à la presse le ministre koweïtien de l’Energie, cheikh Ahmad Fahd Al Sabah.

Cheikh Ahmad a ajouté, à l’ouverture d’un séminaire sur le pétrole, qu’« il y a sur le marché entre 1,5 et deux millions de barils » de plus que les quotas des pays de l’OPEP. Cette dernière, dont l’actuel quota de production est fixé à 27 millions de barils/jour (mbj) (hors Irak), doit tenir une réunion le 10 décembre au Caire. De son côté, le président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Purnomo Yusgiantoro, souhaite une fourchette du prix du baril de brut relevée à 28-30 dollars jusqu’à 32 dollars contre 22 à 28 actuellement, a-t-il indiqué vendredi dernier. « Nous allons revoir la fourchette de prix. Un niveau juste serait autour de 28 à 30 ou 32 dollars [le baril] », a déclaré le président du cartel à Jakarta.

Réagissant à la question d’un journaliste sur l’actuelle chute des cours du brut, le président de l’OPEP a répondu que ce sujet n’avait pas été abordé. « La dernière discussion a tourné autour de la fourchette du prix », a-t-il répondu. M. Purnomo a, par ailleurs, répété que le cartel ne discutera pas d’une baisse de la production lors de sa réunion le 10 décembre au Caire. L’OPEP avait signalé jeudi dernier qu’elle entendait continuer à maintenir un niveau de production élevé au cours des prochains mois au vu des tensions toujours vives sur le marché du pétrole, malgré le fort recul du prix du baril depuis les sommets atteints en octobre. La proposition koweïtienne vient contredire les propos du président de l’OPEP et suggère que la problématique de la production sera à l’ordre du jour de la réunion du Caire (Egypte). De son côté, l’émirat d’Oman prévoit une production pétrolière de quelque 750 000 barils par jour (bj) en 2005, en baisse par rapport à l’année en cours, a annoncé son ministre de l’Economie nationale, Ahmed Ben Abdel Nabi Mekki, cité hier par le quotidien Times of Oman. « La production pétrolière d’Oman doit être de quelque 750 000 en 2005 [...] après avoir pris en considération tous les facteurs techniques qui affectent la production », a déclaré le ministre sans préciser la nature de ces facteurs.

Le niveau de la production sera en 2005 en baisse de 8,4% par rapport à 2003 et de 4,1% par rapport aux 9 premiers mois de l’année en cours, a-t-il ajouté. Oman, pays non-membre de l’OPEP, a assisté ces dernières années à une baisse systématique de sa production de brut. En 2003, elle a chuté de 8,7% à 819 500 bj, contre 898 000 bj en 2002. Cette baisse est la conséquence d’un déclin de la production de la firme Petroleum Development Oman (PDO - étatique), tombée de 840 000 bj en 2000 à 660 000 bj fin novembre 2004, selon de récentes statistiques de cette firme, qui assure plus de 90% de la production nationale de brut. Ce sont là deux nouvelles qui risquent de pousser les cours à nouveau à la hausse en attendant les résolutions de l’OPEP.

Par Amine Echikr, La Tribune