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Le Maroc harcèle les activistes sahraouis

lundi 25 juillet 2005, par Rédaction

Le Maroc ne tolère plus les activistes sahraouis. Ces derniers ont fait une grève de la faim pour réclamer « le retrait des forces d’occupation marocaines qui quadrillent toutes les artères et quartiers d’El-Ayoun, ainsi que l’arrêt de la campagne d’arrestations, de tortures et de procès expéditifs ».

La population sahraoui manifeste à El-Ayoun pour exiger le départ des troupes du Maroc.

C’est un appel de détresse que les familles de Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, Mohamed El-Moutawakil, Mohamed Fadel El-Gaoudi, Brahim Noumria, Houssein Lidri et Laarbi Massoud, aux âmes éprises de justice, de paix et de liberté, « pour les aider à soustraire leurs maris et fils, des geôles marocaines ». Les forces de sécurité du Maroc qui ont commencé la campagne de répression depuis le début des manifestations de l’indépendance, le 21 mai dernier, s’attaquent maintenant aux têtes du mouvement, à savoir les militants et défenseurs des Droits de l’homme sahraouis.

Dans l’appel diffusé vendredi dernier, les familles des activistes reviennent sur « la politique honteuse » du Maroc faite de violences, d’enlèvements, de tortures et de sévices dont sont victimes toutes les personnes arrêtées. « La torture, les mauvais traitements et même les abus sexuels contre les femmes et les hommes sont monnaie courante », est-il écrit dans la lettre. Elles reviennent également sur les conditions de l’arrestation des sept militants.

Le 20 juillet, El-Moutawakil est arrêté en compagnie de Mohamed Fadel El-Gaoudi par des agents de sécurité marocains qui ont investi son domicile à Casablanca à 6 heures du matin. Membre du bureau exécutif du forum « Vérité et Justice », El-Moutawakil est un ancien prisonnier politique. El-Gaoudi a connu les geôles marocaines en 1979 déjà. A cause de son activisme, il a été licencié de son travail, alors qu’il était directeur d’une agence bancaire.

Le même jour, à 10 heures du matin, avec les mêmes méthodes, les agents marocains investissent le domicile sahraoui, à El-Ayoun, de la militante Fatma Ayach et enlèvent El-Houssein Lidri, Brahim Noumria et Laarbi Messoud.

Ancien détenu, disparu et rescapé des bagnes d’Agdz et Kalaat M’Gouna, Noumria a été victime des exactions, de la torture et de mesures de restrictions draconiennes que lui a imposé le régime marocain.

Tamek a été arrêté bien avant, à l’aéroport d’El-Ayoun, à sa descente d’avion. Pour les familles, ces actions de répression « ne peuvent être qualifiées que de crimes contre l’Humanité ». Elles attirent l’attention de la communauté internationale sur les graves conséquences qui peuvent en découler. Plus encore, elles qualifient cette politique de répression aveugle de « terrorisme d’Etat ». « Quelle différence y a-t-il entre ceux qui posent les bombes dans les métros et les bus de la pacifique ville de Londres et ceux qui terrorisent tout un peuple soumis à un siège permanent, soumis à l’encadrement de plus de deux agents des services secrets ou militaires par personne ? Entre ceux qui tuent des innocents dans les gares et ceux qui tuent des innocents dans les prisons marocaines après les avoir torturés et violés ? », se sont interrogées ces familles avant d’ajouter : « Nous considérons à cet égard que les tortionnaires marocains sont aussi criminels que les assassins qui font exploser des bombes à Londres, Casablanca ou Madrid ». Les familles prient, implorent la communauté internationale, les organisations de défense des Droits de l’homme d’intervenir promptement pour leur libération « immédiate et inconditionnelle », avant qu’il ne soit trop tard.

Par ailleurs, des militants ont identifié les auteurs exécuteurs de cette campagne de violences contre les militants sahraouis.

Le directeur des opérations est un certain Ichi Bouhassane, dont le nom revient dans tous les témoignages. Ses complices sont des responsables marocains dont Hamid Bahri, Abdellah Abjiri, Mustapha Maza, Ahmed Salim, Boukricha Mouloud, Boubide El-Karab, El-Maâti Moudrik ainsi que des membres de la DST marocaine et le GUS. L’éventualité d’une plainte contre eux au TPI pour crimes contre l’Humanité a été récemment évoquée par l’ambassadeur de la RASD à Alger.

Par le Quotidien d’Oran