Le Pakistan s’enfonce dans la crise

Pour sa première sortie depuis la levée, dans la nuit d’avant-hier, de l’interdiction de quitter sa résidence d’Islamabad, elle a fait une irruption très médiatisée au niveau d’une manifestation de journalistes pour la liberté de la presse au Pakistan. Au moyen d’un mégaphone, elle a hurlé un discours très emphatique, promettant de mener « la guerre contre la dictature ». Puis elle s’est rendue, toujours suivie de près par des centaines de journalistes du monde entier, devant la maison de l’ex-président de la Cour suprême, évincé à l’occasion de l’état d’urgence décrété par le chef de l’Etat, Pervez Musharraf, il y a une semaine, exigeant de le rencontrer.

Les policiers qui barraient l’accès à la résidence du juge Iftikhar Muhammad Chaudhry, de facto assigné à résidence, n’ont pas réagi. « Il est toujours le président de la Cour suprême », a crié Mme Bhutto. Mme Bhutto a également promis de maintenir, malgré l’interdiction de tout rassemblement public par l’état d’urgence, une « longue marche » prévue pour après-demain entre Lahore, la grande ville de l’Est, et Islamabad, afin d’obtenir des assurances sur la poursuite du processus électoral au Pakistan. Sous la pression de la rue mais surtout de Washington, dont il est l’allié clé dans sa « guerre contre le terrorisme » et qui est son principal bailleur de fonds, le général Musharraf, au pouvoir depuis un coup d’Etat il y a huit ans, avait annoncé jeudi dernier que les législatives, initialement prévues pour la mi-janvier, auraient lieu un mois plus tard.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant