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Le RER à Alger en 2009

lundi 14 mars 2005, par Hassiba

Bien que la part du rail, à travers la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), dans le transport des voyageurs ne représente que 8% du trafic national, celle-ci compte pas moins de 30 millions de voyageurs par an, dont 22 millions pour la seule banlieue algéroise.

Un trafic appelé à doubler à l’horizon 2009 avec l’achèvement du projet de l’électrification du réseau de cette banlieue, confié, depuis juin dernier, à l’entreprise française Alstom.

Pour la SNTF, qui a accusé un retard certain les quinze dernières années, à cause, entre autres, des attaques terroristes contre son parc et la suppression de plusieurs lignes, il est question aujourd’hui de reconquérir sa part perdue du marché du transport de voyageurs à travers notamment la modernisation de ses infrastructures, l’acquisition d’un nouveau matériel roulant de type RER (réseau express régional) et l’adaptation de son service à la demande du marché car le rail (issu de la première révolution industrielle, la première voie ferrée étant née le 27 septembre 1825 en Angleterre), même déclassé par les autoroutes et le transport automobile, demeure le mode le moins polluant et le moins encombrant dans les villes par ses espaces aménagés. Il se distingue en outre par une plus grande capacité par l’augmentation, au besoin, du nombre de voitures des trains. Cela nécessite l’augmentation de la force de traction et c’est ce qui est recherché à travers l’électrification du réseau.

Mais en attendant 2009, des efforts sont d’ores et déjà consentis en vue de reconquérir le marché sur les lignes régionales. L’exemple, dans ce sens, est celui de la ligne Alger - Oran lancée depuis un peu plus d’un mois par la mise en service d’un train confort assurant le trajet en quatre heures et trente minutes avec des prix concurrençant le transport aérien. Pour M. Ali Leulmi, directeur des infrastructures à la SNTF, « cette ligne offre un service assez intéressant et son taux de fréquentation est de plus de 60%. Si cette tendance continue, on peut d’ores et déjà dire qu’elle est rentable parce qu’au dessous d’un taux de 40%, le train ne peut pas l’être ».

Quant au transport urbain, il n’est pas attendu que les recettes couvrent les coûts du service, mais elles seront en partie compensées par l’activité principale de l’entreprise qu’est le transport de marchandises. Celui-ci représente en effet pas moins de 84% du chiffre d’affaires de la société. Sur un autre volet, il faut savoir que dans le parc de la SNTF, certaines voitures datent de 1976 alors que leur durée de vie n’excède théoriquement pas les trente années. Celles-ci sont ainsi appelées à être progressivement remplacées par de nouvelles. Mais le projet le plus important de la SNTF est certainement l’électrification du réseau de la banlieue algéroise. D’un coût global de 88 millions d’euros, il porte essentiellement sur l’électrification des voies sur les lignes Alger- El Harrach sur 10 kilomètres avec trois voies, El Harrach - Thénia sur 43 kilomètres avec deux voies et El Harrach- El Afroun sur 58 kilomètres avec deux voies. Le mode de traction par locomotive diesel sera ainsi remplacé par la traction électrique. Aussi, l’idée de relier l’aéroport international d’Alger à une voie ferrée figure parmi les projets phares de l’entreprise.

Par Yasmine Ferroukhi, latribune-online.com