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Le commerce international ne profite qu’aux riches

mardi 22 avril 2008, par Rédaction

Le développement du commerce international que prêche le FMI et la Banque mondiale a jusqu’à présent profité aux pays riches.

Conteneurs et commerce international.

Dominique Strauss-Kahn estime, dans une tribune publiée hier, que la réalisation du cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha permettrait de lutter contre la hausse des prix des produits alimentaires. « Il ne faut pas oublier que, pour nourrir leur population, les Etats dépendent de la liberté de commercer. Or, nous voyons déjà que des actions ont été prises au niveau national, comme celle de limiter l’exportation de produits alimentaires a eu des effets dévastateurs au niveau mondial. » « A cet égard, mener à bien le cycle de Doha serait d’une aide capitale dans la mesure où cela réduirait les barrières douanières, les distorsions de concurrence et favoriserait le commerce agricole », ajoute M. Strauss-Kahn. « Le FMI est prêt à fournir rapidement un soutien financier aux pays frappés par le choc commercial alimentaire afin qu’ils puissent faire face à leurs besoins de financement. Et nous sommes prêts à revoir nos facilités de crédit pour faire en sorte que celles-ci soient adaptées aux questions de ce genre », ajoute M. Strauss-Kahn. S’agit-il d’une bonne intention ou d’une stratégie sournoise visant à endetter davantage des pays qui étouffent déjà sous le poids d’une dette qui n’en finit pas.

La liberté du commerce profite à qui ? A ceux qui imposent les règles injustes dans un contexte économique déséquilibré ou à ceux qui subissent la loi de la jungle commerciale ? Les pays exportateurs de coton, de cacao, de café sont-ils devenus riches comme le sont les pays industrialisés qui décident des règles des échanges commerciaux. Qui pratique le dumping et subventionne les prix des produits agricoles, les pays riches ou les pays pauvres ? Qui favorise, à travers des pratiques commerciales frauduleuses, la chute des cours des produits agricoles, souvent seules richesses des pays pauvres qui souffrent aujourd’hui de famine ? Comme le souligne à juste titre l’APS, M. Strauss a manqué de relever que le ralentissement du cycle de négociations de l’Organisation mondiale de commerce (OMC) de Doha est dû au refus des pays européens, notamment la France, de réviser la politique de soutien à l’agriculture qui impose aux agricultures des pays en développement une concurrence inéquitable. A ce titre, les pays développés assument en grande partie la responsabilité de cette augmentation de prix induite par la réduction des espaces de productions céréalières destinées aux marchés internationaux et le remplacement de l’énergie fossile par le biocarburant pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

Synthèse de Rayane, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune