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Le conflit Maroc-Polisario en débat à Bruxelles

samedi 13 décembre 2008, par Samir

Le conflit qui oppose le Front Polisario et le Maroc a été discuté par Mohamed Abdelaziz avec Benita Ferrero-Waldner.

Le Maroc en conflit avec le Polisario.

La visite entreprise depuis avant-hier à Bruxelles par le président sahraoui est, d’une certaine façon, historique. Pour au moins une raison majeure. C’est la première fois qu’un responsable sahraoui de ce rang est reçu à la Commission européenne (gouvernement de l’UE, en définitive). Mohamed Abdelaziz s’est entretenu longuement avec Benita Ferrero-Waldner, la commissaire européenne chargée des relations extérieures. Lors du point de presse animé au Centre de presse international, le président de la RASD est revenu, en détail, sur la forme et le contenu des entretiens. Il entame sa prise de parole préliminaire en relevant : « De mon point de vue, les discussions entre Mme Waldner et nous peuvent être qualifiées d’importantes. » A plusieurs reprises, lors des questions des journalistes, Mohamed Abdelaziz reviendra sur le terme « important ». Est-ce à dire que la commissaire Benita Ferrero-Waldner a rassuré complètement son interlocuteur ? A-t-elle donné des gages pour que le statut de « pays avancé » accordé par l’UE au Maroc ne concerne pas la partie sahraouie sous domination marocaine ? Pour le responsable sahraoui, en tout cas, il ne serait pas « imaginable » que l’Europe ne fasse pas au moins comme les Etats-Unis. « Lorsque, dira-t-il, les Etats-Unis ont créé avec le Maroc une zone de libre-échange, ils ont exclu, de façon nette, les territoires sahraouis sous domination marocaine de ce traité. »

Les nombreux journalistes présents à la conférence de presse l’ont compris. Le président sahraoui est à Bruxelles pour lever les ambiguïtés de l’UE par rapport à la question sahraouie. Bruxelles, en effet, ne cesse, en théorie, de clamer haut et fort son attachement au droit et au consensus internationaux (résolution de l’ONU, droit à l’autodétermination, plan James Baker II), mais, dans la réalité, les louvoiements et les volte-face prennent le dessus. Pour le reste, le président sahraoui évoquera le « rôle de l’Espagne dans les malheurs du peuple sahraoui » et aussi « la responsabilité historique de Madrid dans la solution du conflit ». Même si la commissaire européenne n’a pas donné des détails – ou que Mohamed Abdelaziz n’a pas voulu divulguer – nous savons, par des indiscrétions, que plusieurs pays de l’UE ont fermement défendu le principe selon lequel Bruxelles ne doit, à l’avenir, s’engager avec le Maroc qu’en symbiose avec la légalité internationale. En un mot, exclure les territoires occupés des traités avec Rabat en attendant une solution définitive. Signalons que la rencontre de Mohamed Abdelaziz avec la Commission européenne est le prélude à une tournée marathon d’une semaine. Semaine durant laquelle il sera reçu au Parlement européen par différents Parlements régionaux belges et des personnalités de la société civile et du monde politique belgo-européen.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après Le Jeune Indépendant