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Le foncier industriel se fait rare en Algérie

samedi 6 janvier 2007, par Bilal

La difficulté d’accès au foncier industriel en Algérie freine la relance de l’économie mais le gouvernement promet que les modifications apportées au code de l’investissement rendront le marché algérien plus attractif.

Les investisseurs déplorent le manque de foncier industriel en Algérie.

Le foncier industriel est au centre de la spéculation, de l’anarchie et surtout de la confusion. Plusieurs ministères se disputent, depuis quelques mois, la gestion de ce dossier. Des propositions de projets sont formulées de part et d’autre. Une ordonnance présidentielle (06- 11) a été promulguée, dans la précipitation, pour régulariser le foncier industriel, principal blocage, dit-on, du développement des investissements. Parallèlement à cet “engagement” du gouvernement de régler définitivement la question du foncier industriel en Algérie, les investisseurs, eux, sont priés de prendre leur mal en patience. Car il faut au moins quelques mois pour pouvoir bénéficier d’une assiette foncière pour un projet, voire quelques années, si les contacts de cet investisseur à un haut niveau de la hiérarchie administrative sont limités.

C’est une réalité amère à laquelle sont livrés les investisseurs nationaux et internationaux. La mafia du foncier se trouve partout et nulle part. Elle continue de sévir et de nuire à l’économie nationale, en l’absence de mesures concrètes, transparentes et fermes qui régissent la gestion du foncier industriel. Cette dernière est en phase de transition et ne trouve pas encore le meilleur modèle de gestion. Celui qui mettra fin à la dilapidation de ce bien de l’Etat. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, tente depuis quelques semaines de convaincre des pairs au gouvernement de la création d’une agence nationale foncière pour gérer le foncier industriel en Algérie. Les ministères de l’Industrie, des Finances et de l’Intérieur et des Collectivités locales rejettent quant à eux cette proposition. Selon des sources proches du dossier, ces trois départements refusent de perdre le contrôle sur ce dossier, notamment pour le ministère de l’Intérieur qui voit dans le foncier, l’unique force de l’administration.

Une force reconnue effectivement pour les walis, les chefs de daïra et les présidents des APC, qui disposent des largesses de l’administration centrale, pour spéculer sur le foncier, régler des comptes et servir des intérêts. Pendant que la gestion du foncier industriel fait l’objet de controverses au sein du gouvernement, la question reste entière pour les investisseurs : pourquoi l’accès au foncier industriel est-il si difficile en Algérie ? Où se situent les blocages ? Peut-on parler de pénurie du foncier industriel dans un pays de 2 381 740 km2, ou s’agit-il simplement d’une mauvaise gestion des domaines publics et privés de l’Etat ? Il s’agit en toute vraisemblance d’une mauvaise gestion. C’est du moins les conclusions auxquelles a abouti le ministère des Finances. Lors d’un entretien qui nous a été accordé, le directeur des Domaines publics au niveau de ce département, M. Mohamed Benmiradi, a écarté l’hypothèse de pénurie et d’indisponibilité de terrains appropriés à l’industrie. “10 000 hectares ont été distribués en 10 ans et seulement 5% de projets ont été réalisés sur ces terrains”, affirme-t-il.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après Le Soir d’Algérie