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Le foncier sous pression en Algérie

mercredi 28 février 2007, par Kahina

La pression sur le secteur du foncier en Algérie est telle que plusieurs solutions sont proposées pour permettre de sortir de la crise et encourager l’investissement privé.

L’Algérie tente de résoudre la crise du foncier industriel.

Sur ce point, il ressort de l’exposé du directeur général des domaines, M. Benmeradi, que c’est moins la disponibilité d’assiettes de terrain en Algérie qui pose problème que sa gestion, compliquée par une kyrielle d’intervenants. Le directeur général des domaines rappelle que l’État a injecté plus de 30 000 hectares de terrain. Plus de 50% sont inexploités. Sur 10 000 hectares cédés au privé, 3% seulement des projets ont été réalisés. M. Benmeradi évoque aussi les 14 000 hectares d’excédent récupérés des entreprises économiques publiques. L’activité économique est concentrée sur 3% du territoire national, illustrant ainsi la pression sur le foncier au niveau de certaines wilayas d’Algérie. D’où la nouvelle démarche adoptée récemment par le gouvernement.

Cependant, cette démarche est déjà contestée par les opérateurs économiques qui, notamment, rejettent l’option de la vente aux enchères. “Nous ne sommes pas convaincus de la pertinence des enchères publiques. Si la démarche est séduisante dans son aspect transparence, elle charrie le risque de renchérissement du projet”, souligne le président du Forum des chefs d’entreprise. M. Réda Hamiani estime que l’État a été laxiste, dans sa lutte contre le développement d’une spéculation effrénée. “Des gens bien placés ont bénéficié de terrain à des prix raisonnables pour les revendre à des prix plus importants”, accuse-t-il. M. Hamiani sait de quoi il parle, lui, qui a été ministre de la Petite et Moyenne entreprise, a pris la mesure “des résistances au changement”. “De tels réseaux, de tels intérêts” empêchent l’émergence d’un véritable marché du foncier.

Le président du Forum des chefs d’entreprise ne s’est pas empêché de réitérer sa désapprobation “de l’option enchère publique” la qualifiant “de vision à court terme”. “L’État ne devrait pas chercher à récupérer la mise. Le but final devrait être la création d’emploi et les impôts”, estime M. Hamiani, ajoutant qu’avec cette démarche, l’Algérie fait “fausse route pour attirer les IDE”. Ce n’est pas l’avis, du DG des domaines qui affirme que la vente aux enchères est la seule méthode pour approcher “la vérité des prix”, en rassurant au passage les opérateurs économiques sur le verrouillage de la procédure pour écarter les éventuels spéculateurs.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après Liberté