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Le prix du baril amorce son déclin

dimanche 5 décembre 2004, par Hassiba

Les prix du pétrole ont poursuivi vendredi le déclin abrupt amorcé deux jours plus tôt, les spéculateurs continuant de vendre en masse, car ils misent désormais sur un hiver sans encombres et se sont remis à croire aux vertus apaisantes de la surproduction de l’OPEP.

La semaine dernière a été pour les marchés pétroliers celle de la baisse du prix du baril de pétrole.Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de « Light Sweet Crude » pour livraison en janvier a clôturé en baisse de 71 cents à 42,54 dollars, au plus bas depuis le 31 août. Il était tombé à 42,05 dollars en début de journée.

En trois séances, le cours du baril a reculé de 6,59 dollars.A Londres, le pétrole brent de la mer du Nord a enfoncé le seuil des 39 dollars le baril pour la première fois depuis le 28 juillet, tombant jusqu’à 38,80 dollars. L’échéance de janvier a fini sur un recul de 79 cents à 39,36 dollars, soit 6,15 dollars de moins que la clôture de mardi. Les fortes hausses des stocks américains signalées mercredi continuent d’alimenter la vague de ventes qui a fait chuter les prix de plus de 12% au cours des deux dernières sessions, ont indiqué les analystes de la maison de courtage Sucden.

Selon le département américain de l’Energie (DoE), les stocks de produits distillés, incluant le fioul de chauffage, ont progressé de 2,3 millions de barils (mb) la semaine dernière. Les stocks de brut ont grimpé pour la 10e semaine consécutive, et ceux de gaz naturel, également vitaux pour l’hiver, n’ont que très peu baissé. Ils sont tous deux bien au-dessus de leurs niveaux à la même époque l’an dernier. Les inquiétudes pour l’hiver agitaient les marchés depuis des mois, et avaient propulsé les cours à des niveaux records fin octobre : 55,67 dollars à New York et 51,94 dollars à Londres. Par ailleurs, après avoir été accusée ces derniers mois d’être incapable de faire baisser les prix, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) semble finalement influencer le marché à la baisse. La production réelle du cartel, Irak inclus, est estimée à quelque 30 millions de barils par jour (mbj), un record depuis 25 ans et un niveau largement supérieur à son quota officiel de 27 mbj (hors Irak).

Selon un analyste de Fimat, les cours pourraient remonter la semaine prochaine en raison d’une correction à la hausse, « mais je ne pense pas qu’elle ira très loin ». Après la dégringolade des derniers jours, « si le baril prend un dollar ou deux, cela ne voudra pas dire grand-chose », a-t-il souligné. Pour le prochain terme, la tendance est à la baisse. « Tant que le temps reste doux, tant que les taux d’utilisation des capacités de raffinage restent élevés et que l’OPEP ne change pas de politique, les stocks vont continuer à grossir », a-t-il expliqué. Cette tendance confirme les propos prudents de certains ministres du Pétrole. M. Chakib Khelil avait prévenu contre un retournement de tendance tout en indiquant que le prix du baril se maintiendrait, pour l’année 2005, au-dessus des 30 dollars. Un scénario qui semble se confirmer.

Par Amine Echikr, La Tribune