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Les enjeux de la privatisation en Algérie

lundi 18 décembre 2006, par Souad

La privatisation des entreprises publiques en Algérie est une étape importante pour la relance économique et l’instauration d’une croissance durable et créatrice d’emplois.

Pour une relance du secteur industriel en Algérie

Pourtant, le rythme des cessions ne convient ni aux investisseurs ni aux membres du gouvernement. Les premiers dénoncent une « sur-bureaucratisation » du processus avec une multiplication d’étapes qu’ils considèrent comme inutiles alors que les seconds remarquent que les offres faites pour la reprise d’unités de production en Algérie n’ont pour objectif que la reprise d’assiettes foncières. Ce débat entre futurs repreneurs et responsables de la cession occulte les enjeux et les objectifs fixés à la privatisation.

Si au début des années 1990, l’objectif était de réduire les charges induites par une récession sur les finances de l’Etat, la politique de consolidation des indicateurs macroéconomiques et ses résultats, qui ont commencé à être ressentis au début des années 2000, font que la privatisation des entreprises a deux nouveaux objectifs : industrialisation de l’Algérie et réduction de la dépendance aux hydrocarbures. Le conseil de gouvernement qui se penche depuis début décembre sur la stratégie industrielle n’évoque pas la privatisation comme un des axes possibles. L’utilité de la privatisation est cependant suggérée à la lecture des communiqués des conseils.

Ainsi, il est fait état de la « restructuration profonde des structures industrielles existantes » et le fait que la nouvelle stratégie industrielle « s’appuie sur les capacités des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité pour l’Etat de promouvoir un cadre d’intervention dynamique et flexible ». Cette stratégie a déterminé les branches qui bénéficieront de manière prioritaire du soutien de l’Etat. Il s’agit « des industries de transformation des ressources primaires [...] des industries électriques et électroniques, des industries agroalimentaires, de l’industrie pharmaceutique, de l’industrie automobile et du développement des activités liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication ».

En somme, les pouvoirs publics vont reprendre sous une forme différenciée la politique d’industrialisation lancée durant les années 1970. Il s’agit de redynamiser des filières et des branches qui, en raison de l’absence de trésorerie, n’ont pu évoluer et qui ont perdu énormément de parts de marché en Algérie face à un secteur privé redevenu conquérant par la grâce des réformes de la fin des années 1980 et de la concurrence déloyale du secteur informel nourri par des dizaines de milliers de « trabendistes ». Les fonds accumulés durant près de 20 ans ne trouvent pas de réelles facilités pour s’investir dans la production et la politique dite de cession d’actifs des entreprises publiques a connu ses limites.

En effet, cette action des pouvoirs publics a permis de dissoudre des entreprises complètement déstructurées et d’offrir à quelques investisseurs privés de récupérer des assiettes foncières à un prix défiant toute concurrence. Mais cette action n’a pas encore eu les résultats escomptés comme un renouveau de l’investissement productif et la réduction de la facture des importations et de la dépendance des finances publiques des revenus des hydrocarbures. Pourtant quelques exemples de privatisation plus ou moins réussis sont des indicateurs d’une stratégie de privatisation qui ne s’accompagne pas d’une désindustrialisation. Saïdal, Enad, El Hadjar et la privatisation prochaine du CPA démontrent que le maintien de l’activité et une augmentation des parts de marché par d’ex-entreprises publiques sont possibles.

Synthèse de Souad, algerie-dz.com
D’après la Tribune