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Les prix du pétrole continuent de pâtir de la fermeté du dollar

mardi 29 mars 2005, par Hassiba

Les cours du pétrole reculaient encore mardi matin, minés par l’appréciation du dollar américain et une dissipation des craintes sur l’approvisionnement mondial.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai baissait de 10 cents à 53,95 USD lors des échanges électroniques vers 10H00 GMT (12H00 à Paris).

Sur l’International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord perdait 89 cents à 53,01 dollars.

Le marché londonien était fermé vendredi et lundi à l’occasion des fêtes pascales, tandis qu’à New York, le Nymex a rouvert dès lundi.

"Les cours du brut sur l’IPE et le Nymex baissent lors de ces échanges matinaux, alors que les investisseurs ont vu dans la récente appréciation du dollar un signe les appelant à prendre leurs bénéfices", ont relevé les analystes de la maison de courtage Sucden.

"Il y a des indications selon lesquelles les fonds spéculatifs prennent leurs profits et déplacent leur argent vers le marché des changes afin de tirer parti du renforcement du dollar", ont-ils ajouté.

La hausse du dollar, devise utilisée pour les transactions énergétiques dans le monde, accroît la valeur du baril de brut et représente donc une opportunité de vendre à bon prix pour les opérateurs.

Elle accroît aussi le coût du baril à l’achat pour les pays se trouvant hors de la zone dollar, ce qui peut en théorie décourager la demande.

"La dissipation des inquiétudes sur les effets de l’explosion de la semaine dernière dans une raffinerie de BP à Texas City (sud des Etats-Unis), a aussi poussé les opérateurs à prendre des bénéfices", ont noté les analystes de Sucden.

"L’explosion, qui a fait 15 morts, a endommagé une unité d’isomérisation améliorant la qualité de l’essence, mais a laissé intacte la majorité des opérations sur ce site", ont-ils précisé.

Cette raffinerie du groupe pétrolier britannique BP produit 3% de l’essence des Etats-Unis, mais les courtiers estiment que l’explosion ne va pas affecter l’approvisionnement, à deux mois du coup d’envoi de la haute saison de consommation américaine.

Par ailleurs, le marché se positionne pour une nouvelle hausse des stocks de brut dans les chiffres hebdomadaires du département américain de l’Energie (DoE), attendus mercredi.

Les analystes tablent sur une augmentation de 2 millions de barils (Mb) des stocks de brut la semaine dernière, après une hausse de 4 Mb la semaine précédente. Ils misent aussi sur une baisse de 1,5 Mb des stocks d’essence qui demeurent toutefois supérieurs de 7,5% à leur niveau de l’an dernier à la même époque.

Ultime facteur de baisse des cours, selon Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale, "la demande chinoise, principal moteur de la croissance de la demande mondiale, connaît des signes évidents d’essoufflement".

"C’est le niveau des cours qui est à l’origine de cette tendance et non un ralentissement de l’économie chinoise", a-t-il précisé.

Le prix officiel du panier de l’Opep, moyenne de sept bruts mondiaux, s’est établi à 50,12 dollars le baril jeudi, contre 49,26 USD mercredi, selon le secrétariat du cartel.

Source : AFP, lefigaro.fr