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Les prix du pétrole en baisse

mardi 19 avril 2005, par nassim

Les prix du pétrole ont encore régressé hier sur les places boursières de New York et de Londres après la déclaration du président de l’OPEP selon laquelle l’organisation opérera au mois de mai prochain une augmentation de sa production malgré la chute des cours constatée.

Le président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le ministre koweïtien de l’Energie, cheikh Ahmed Fahd Al Sabah, a annoncé en effet hier que l’OPEP allait augmenter sa production de 500 000 barils par jour (bj) le mois prochain en raison de la croissance de la demande. « En mai, il y aura une augmentation de la production car, a-t-il dit à la presse, la demande au troisième trimestre va imposer » une telle mesure. Une décision que défend également le premier producteur de l’OPEP, l’Arabie saoudite. Si cette hausse des quotas se confirme officiellement, l’OPEP verra sa production réelle s’établir à 28,8 millions de barils par jour (mbj).

Il est à noter s’agissant de la baisse des cours que sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « Light Sweet Crude » pour livraison en mai évoluait sous les 50 dollars. Il baissait de 64 cents à 49,85 dollars lors des échanges électroniques vers 10h00 GMT alors que sur l’International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison juin perdait un dollar à 50,61 dollars. Le 16 mars, l’OPEP avait augmenté son plafond de production de 500 000 bj, à 27,5 mbj, et promis une hausse supplémentaire de 500 000 bj si les prix restaient élevés jusqu’à sa prochaine réunion prévue en juin. Or, les cours ont chuté d’environ huit dollars (14%) depuis deux semaines mais l’OPEP compte sur une forte hausse de la demande au deuxième semestre notamment en Chine où le gouvernement devrait commencer en août à se constituer des réserves stratégiques de pétrole. « La production de brut lourd des pays du Golfe membres de l’OPEP continue de gonfler les stocks » des pays consommateurs, ont relevé les analystes de la maison de courtage Sucden. « Les stocks de pétrole brut américains ont progressé à leur plus haut depuis juin 2002 la semaine dernière et ils devraient encore augmenter alors que l’Arabie saoudite accroît ses exportations », ont-ils estimé. Selon ce que rapporte l’AFP, de l’avis de ces analystes, une hausse de la production de l’OPEP de 500 000 bj en mai, « lorsque la demande pétrolière est à son plus bas niveau de l’année », fera retomber les cours durablement sous les 50 dollars.

Selon Frédéric Lasserre, analyste à la Société Générale, en décidant de relever sa production en mai, l’OPEP et surtout l’Arabie saoudite montrent qu’ils « partagent les inquiétudes quant à la difficulté d’approvisionner le marché au quatrième trimestre ». « Leur capacité résiduelle de production ne suffira pas et il faudra donc puiser dans les stocks » des pays consommateurs, risquant de provoquer « une nouvelle flambée des cours bien au-delà des récents plus hauts », a prévenu l’analyste. L’alternative choisie par l’OPEP, a expliqué M. Lasserre, consiste à augmenter la production et « faire remonter les stocks dès le deuxième trimestre de façon préventive ». Plus généralement, a noté cet analyste, les cours sont minés par « une accumulation de facteurs baissiers », dont le ralentissement de la demande en Asie et surtout en Chine, le renflouement des stocks et la récente remontée du dollar qui incite les fonds spéculatifs à prendre leurs bénéfices. Le prix officiel du panier de l’OPEP, moyenne de sept bruts mondiaux, s’est établi à 47,08 dollars le baril vendredi, contre 47,50 dollars jeudi, selon le secrétariat de l’OPEP.

Par Zhor Hadjam et Agences, latribune-online.com