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Les produits contrefaits envahissent l’Algérie

mardi 16 janvier 2007, par Rédaction

L’importation et la commercialisation en Algérie des produits de la contrefaçon portent un coup dur à l’économie nationale et menacent la santé publique, selon les experts du World Trade Center Algérie.

BCR est l’une des entreprises les plus touchées par la contrefaçon en Algérie.

Rien que durant l’année 2006, quelque 815.000 articles contrefaits ont été saisis par les services de la douane, a indiqué hier le représentant de cette institution lors d’une brève intervention devant les participants au colloque, en précisant que 56% de ces produits ont pour origine les Emirats arabes unis, 36% la Chine et le reste provenait de Turquie et d’Italie. Il s’agit, explique le responsable de la douane, de cigarettes (66%), les pièces de rechange pour véhicules (28%), l’électroménager (2%) et les cosmétiques (1%). Entre 2002 et 2006, plus de 1.700.000 produits issus de l’industrie de la contrefaçon ont été saisis en Algérie puis détruits conformément à la loi, poursuit encore l’orateur en soulignant que l’année dernière les services douaniers ont effectué 46 interventions dans le cadre de leur lutte contre ce phénomène de la contrefaçon qui prend de l’ampleur dans notre pays.

D’après un bilan non exhaustif du ministère du Commerce, 41% des produits fabriqués localement sont contrefaits et le même pourcentage est également attribué aux produits importés alors que 18% de produits formellement établis comme étant contrefaits et disponibles sur le marché ne sont pas encore identifiés et les autorités ignorent jusqu’à leur provenance. Avec respectivement 55 et 35%, l’Asie et l’Europe sont les principaux exportateurs de ces produits vers l’Algérie, des produits à l’image de la pièce détachée qui se sont avérés très dangereux et qui menacent directement la vie de millions de consommateurs. La contrefaçon des produits artistiques et littéraires a atteint quant à elle 73% en Algérie contre seulement 12% dans les pays européens.

Un responsable de BCR a indiqué hier en marge des travaux du colloque, qui se poursuivra aujourd’hui, que la société qu’il représente perd chaque année pas moins de 500 millions de dinars. D’après lui, la contrefaçon des produits BCR dont la renommée n’est plus à démontrer, menace directement quelque 250 emplois en Algérie. Les Chinois, précisera-t-il, sont les principaux « contrefacteurs » des produits de BCR qui a multiplié les plaintes auprès des juridictions compétentes. Pourtant la législation algérienne en matière de lutte contre la contrefaçon a été revue et corrigée après les accords d’association avec l’Union européenne et en prévision de son adhésion à l’OMC. D’après la directrice générale de l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI), le « contrefacteur » est passible aujourd’hui d’une amende pouvant atteindre deux millions de dinars et d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran