Mémoires d’une geisha

Le réalisateur Rob Marshall, consacré par les six Oscars de son précédent film "Chicago", a réuni devant sa caméra la fine fleur de la beauté féminine asiatique cinématographique : la sublime Gong Li, la jeune Zhang Ziyi et la séduisante Michelle Yeoh. Quelques années avant la Seconde guerre mondiale, un soir de pluie, dans un petit village de pêcheurs japonais, un père vend ses deux filles. Celles-ci sont vite séparées et la plus jolie, Chiyo, neuf ans, se retrouve servante dans une maison de geishas à Kyoto.

En grandissant, elle apprend peu à peu à connaître le monde secret des geishas et ses règles, tout en déjouant les pièges et méchancetés d’Hatsumomo (Gong Li), la geisha vedette du quartier, d’une beauté et d’une influence sans égales. Car cette fourbe Hatsumomo, jalouse, voit en cette gamine aux yeux bleus -des yeux "couleur de pluie", tellement rares- une future rivale. Et elle ne se trompe pas : à 15 ans, Chiyo (Zhang Ziyi) est belle comme le jour et prête à devenir elle aussi une geisha.

Aidée par Mameha (Michelle Yeoh), l’ennemie jurée d’Hatsumomo qui la prend sous sa protection, Chiyo va devenir la légendaire geisha Sayuri. A qui on va apprendre qu’une geisha est à la fois danseuse, musicienne, chanteuse, qu’elle a de la répartie et de la conversation, qu’elle sait lire et écrire, maîtrise l’art de la coiffure, du maquillage, de l’habillement, rit aux plaisanteries de ses clients, sait garder un secret et n’ignore rien du rituel du thé. Elle doit aussi savoir faire chavirer le coeur d’un homme d’un simple regard, mais n’est pas une prostituée : "nous vendons nos talents, pas notre corps", explique Mameha.

Et l’amour, le vrai ? Interdit aussi à une geisha. Et pourtant Sayuri n’a qu’un rêve : retrouver et séduire "le président", l’homme qu’elle avait croisée quand elle n’était encore que la petite Chiyo, et qui lui avait offert à la fois une crème glacée et une raison de vivre...
Comme dans "Chicago", Rob Marshall a soigné les détails, décors, costumes, lumières de ces "Mémoires d’une geisha" présentées dans un bel écrin. Et si Zhang Ziyi est ravissante dans le rôle principal (malgré ces étranges yeux bleus voulus par le scénario), si Michelle Yeoh séduit elle aussi par son charme, toutes deux se font voler la vedette par la légendaire Gong Li, plus belle que jamais, méchante et en colère, dans son premier rôle américain, personnage le plus retors d’une carrière déjà longue dans les films de Zhang Yimou, Chen Kaige ou Wong Kar Wai.

Synthèse de Céline
D’après AP