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Prix du gaz : l’Algérie inflexible

mardi 3 mai 2005, par nassim

La double tarification pratiquée par l’Algérie en matière de produits énergétiques (gaz), sur le marché local et à l’exportation, semble avoir été bien accueilli.

La politique de fixation

L’Algérie maintient sa double tarification sur le gaz.

des prix du gaz naturel est établie conformément aux règles du marché international basé sur la loi de l’offre et la demande. C’est ce qu’a indiqué M. Mohamed Zaâf, directeur général du commerce extérieur et chef de la délégation des négociateurs algériens pour l’accession à l’Organisation mondiale du commerce, hier, lors d’une conférence de presse animée à l’hôtel El-Aurassi. Continuant sur sa lancée, il a déclaré sur un ton ferme : “Nous n’avons rien à revoir dans notre dispositif tarifaire concernant le gaz naturel.” Et de souligner dans la foulée : “Nous avons expliqué aux pays membres du groupe de travail de l’OMC que les contrats d’exportation des hydrocarbures sont librement négociés par la compagnie Sonatrach.” Autrement dit, l’Algérie ne compte pas réviser de sitôt sa politique tarifaire concernant le gaz naturel. Plus explicite, il a soutenu : “Nous n’accordons aucune subvention aux opérateurs nationaux sur les prix du gaz naturel.”

Pour M. Zaâf, “il n’y a pas de traitement discriminatoire entre les opérateurs nationaux et les investisseurs étrangers sur le prix des produits énergétiques”. De même qu’il a ajouté : “Nous avons précisé justement aux experts de ces pays qu’étant un pays producteur de gaz naturel, nous considérons cela comme un avantage comparatif pour l’économie nationale.” Cette position est accueillie favorablement, selon M. Zâaf, par les pays membres du groupe de travail OMC chargé de l’accession de l’Algérie.
Interrogé sur l’ouverture du secteur des services, il a affirmé : “Il y a une satisfaction générale chez le groupe de 20 pays avec lesquels nous avons engagé des négociations sur l’ouverture des services.” Il a précisé tout de go que “les négociations bilatérales sur les services sont bien avancées avec un groupe de 10 pays”. Ceci étant dit, l’Algérie est arrivée à une entente sur la quatrième offre des services avec un groupe de 10 sur 20 pays concernés par les négociations bilatérales. La nouvelle offre des services prévoit l’ouverture de 11 secteurs et 120 sous-secteurs dont les banques, les télécommunications, les assurances, la santé, l’hydraulique, le transport terrestre, routier et ferroviaire et celui aérien.

Actuellement, le marché des biens et services est ouvert à la concurrence, dira M. Gaceb, directeur général de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) et chef du groupe algérien chargé des négociations sur les services. L’Algérie a demandé, selon lui, une période de convergence ou de transition de 3 à 5 ans, voire 7 ans afin de permettre à certaines entreprises du secteur des services de s’adapter aux nouvelles règles du marché. Concrètement, l’Algérie négocie un délai de grâce avec les pays membres de l’OMC ; soit le temps nécessaire pour mener à bon port leur mise à niveau technologique et managériale. Le chef du groupe des négociateurs algériens n’a pas donné plus d’indications sur les secteurs concernés par cette période de convergence.
Concernant l’offre tarifaire, il a révélé : “Nous avons proposé des pics tarifaires supérieurs à ceux appliqués actuellement en Algérie, soit 40%, tous produits confondus, et le taux de 45% pour les produits sensibles” sans préciser, toutefois, la nature de ces produits.

Pour le moment, les négociations sur le tarif douanier se poursuivent encore, et aucun accord n’a été signé avec les pays membres du groupe de travail de l’OMC. En outre, M. Zaâf reste optimiste quant à l’issue des négociations d’accession à l’OMC puisque “l’Algérie a franchi l’essentiel des étapes d’accession, et le président du groupe de travail de l’OMC a donné son feu vert, le 25 février dernier, pour la rédaction du rapport final des négociations”. Le rapport final sera soumis, précise-t-on, à l’approbation du conseil général de l’OMC où siègent les représentants des 148 pays membres de cette organisation.
L’Algérie a reçu, selon M. Zaâf, une nouvelle série de questions écrites émanant de trois pays, en l’occurrence la Nouvelle-Zélande, l’Union européenne et les USA. Ces questions portent, essentiellement, selon des sources concordantes, sur la normalisation et la propriété intellectuelle. Il y aura probablement, selon lui, une nouvelle série de questions écrites de la part des Américains, martèlera-t-il, qui seront envoyées dans les prochains jours.

Après la remise des réponses aux questions écrites, le neuvième round de négociations bilatérales se tiendra, selon M. Zaâf, d’ici juin prochain.
Il y a lieu de rappeler que l’Algérie a tenu huit rounds bilatéraux, quatre rounds multilatéraux et trois réunions plurilatérales.

Par Faïçal Medjahed, liberte-algerie.com