Progression du mariage en Algérie

Soit une hausse de 11,5% par rapport à 2003 où l’on dénombrait plus de 240 000 mariages. Les quelque 27 000 nouvelles noces s’expliqueraient par la conjugaison de plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, l’amélioration, d’une manière générale, de la situation sécuritaire du pays, l’espoir des couples d’un plus grand accès au logement et la multiplication des formules menant au marché du travail (informel inclus). Cependant, selon un fonctionnaire de l’APC d’Alger-Centre, cela pourrait « aussi et surtout s’expliquer par l’expédition des unions qui ont été contractées durant les années précédentes ».

Cela étant, le taux brut de nuptialité a suivi la même tendance et s’est accru de 41% de 2000 à 2004, indique l’ONS. Pour cet organisme, le nombre de mariages n’a pas cessé de s’accroître ces cinq dernières années, puisque, entre 2000 et 2004, il y eut plus de 90 000 mariages. L’évolution étant toujours à la hausse avec 177 548 mariages en 2000, 194 273 en 2001, 18 620 en 2002 et 240 463 en 2003. L’enquête entreprise par l’ONS a permis, par la même occasion, de rendre compte des réalités pour cet événement démographique dans les 48 wilayas que compte le pays. Des réalités que n’explique pas toujours l’importance du nombre d’habitants par circonscription territoriale, même si Alger vient en tête d’affiche avec 28 158 mariages en 2004. La capitale est suivie respectivement de Sétif avec 12 145, Oran (11 805), Tlemcen (9308), Constantine (8049), Tizi Ouzou (8555), Batna (8522), Chlef (8206), Blida (7974) et Mascara (7597). Cette dernière a pourtant enregistré un recul par rapport à 2003 où il y eut 9784 mariages. Quant à Boumerdès, qui suit directement Mascara, l’état civil a établi 7149 noces. Cette wilaya du centre du pays a enregistré, cependant, tout juste 4933 mariages en 2003, probablement à cause des effets du séisme du 21 mai 2003, mais a tenu à récupérer le recul une année après. L’ONS n’a pas manqué également dans son enquête de s’intéresser aux mois durant lesquels les Algériens convolent en justes noces.

La période d’été étant par excellence celle qui connaît un boom nuptial, mais aussi décembre avec 17 630 mariages, du moins pour l’année 2004. Le pic a été atteint en août avec 52 500 mariages déclarés au niveau des services de l’état civil des communes du territoire national. Vint après septembre avec un nombre de 44 632 mariages, juillet (31 133), juin (22 527), mai (19 746), octobre (16 805), avril (15 133), mars (15 084), février (11 681), novembre (10 873) et janvier (9886). Ces indications, quoiqu’elles changent d’une année à une autre, donnent toutefois un éclairage à portée sociologique sur le comportement des Algériens par rapport à la question. Surtout quand on sait que de nombreux citoyens en âge de mariage reculent l’échéance d’aborder la vie conjugale en raison des difficultés à réunir les moyens matériels indispensables comme le logement ou le travail.

Par ailleurs, ce boom nuptial se greffe également à une autre donnée de nature démographique révélée par l’ONS et qui fait ressortir que le nombre de femmes en âge de procréer est de plus en plus important. Un nombre évalué à 9,1 millions d’après l’examen de la structure de la population algérienne élaborée selon les groupes d’âge et le genre (masculin et féminin). A noter que l’ONS considère que le phénomène du mariage fait partie de la tendance démographique du pays qui a connu une hausse du nombre de la population établi au 1er janvier de l’année en cours à 32,6 millions d’habitants. Une population qui était estimée à 30,4 millions de personnes en l’an 2000 et dont il est attendu qu’elle atteigne 33,2 millions d’habitants en janvier prochain.

Par S. E. Belabès, elwatan.com