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Remboursement du médicament

Une facture de 33 milliards de dinars

lundi 15 mars 2004, par nassim

Le budget réservé aux produits pharmaceutiques a atteint 15 milliards de DA. L’environnement pharmaceutique sera enrichi incessamment d’une nouvelle structure dénommée agence nationale du médicament. Cette décision sera entérinée dans le cadre de la future loi qui doit être examinée bientôt par les instances concernées avant de suivre le cheminement parlementaire.

À la faveur de ce texte, le ministère de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (Msprh) envisage de doter le secteur des instruments indispensables à son développement. Pour une meilleure introduction des médicaments génériques sur le marché, le Msprh compte lever tous les écueils rencontrés au cours de cette opération.
Ce qui, par conséquent, permettra de réduire la lourde facture dont souffre la Cnas qui a atteint 33 milliards de DA au titre de remboursement des médicaments durant l’année 2003. Celle (facture) des importations qui avoisine annuellement les 600 millions de dollars sera, de ce fait, réduite.

À toutes ces dépenses, il y a lieu d’ajouter le budget consacré aux produits pharmaceutiques qui a dépassé les 15 milliards de DA durant l’exercice précédent. La politique affichée par le Pr Redjimi, ministre de la santé, qui a inauguré, hier, les journées pharmaceutiques nationales, tend vers l’encouragement de la consommation des génériques.
C’est l’une des solutions envisagées afin de satisfaire les besoins en rapport avec les pathologies existantes. Un regard particulier est à ce propos orienté vers les maladies chroniques. La tutelle veut établir des “passerelles”, entre les institutions chargées des soins et de l’enseignement avec les producteurs.

Une manière de conjuguer les efforts des uns et des autres pour une meilleure disponibilité de médicaments essentiels avec la qualité et la conformité requises. L’inaccessibilité des malades à certains produits pharmaceutiques à cause de leur rareté, notamment lors des périodes d’épidémies, reste l’autre problème que veut résoudre rapidement le ministère.

Cela passe, selon l’analyse du Pr Redjimi, impérativement par le respect des obligations contractuelles en matière de stocks de sécurité de médicaments.
Pour une santé de qualité et accessible à toutes les franges de la société, soulignera le ministre, il faut asseoir une “politique adaptée au niveau des soins assurés, prenant en charge les contraintes financières de l’État et des organismes de Sécurité sociale...”. Il assure la poursuite du travail entamé au milieu des années 1990 lié à la réglementation du secteur et la mise en place de mécanismes incitatifs à l’investissement dans le domaine de la production pharmaceutique.

L’avant-projet de loi renforcera également la mise en œuvre de nouveaux instruments et autres procédures de contrôle et d’enregistrement des médicaments. Pour rappel, le ministre de la santé et de la réforme hospitalière (Msrh) a installé un intérimaire à la direction de la pharmacie. Le poste de directeur par intérim est revenu, rappelle-t-on, à Mme Rahal, qui occupait auparavant le poste de sous-directrice, chargée des centres hospitalo-universitaires (CHU) pendant cinq années.

Le premier responsable du département de la santé souhaite, à travers cette décision, créer une nouvelle dynamique au sein du staff dirigeant. “Je voudrais que tout le monde se mette au travail. Il n’y a plus de place à la figuration”, affirmait-il, il y a quelques mois. Les responsables doivent se conformer à la stratégie envisagée par le gouvernement pour la réforme du secteur, semble être le message clair du Pr Redjimi aux responsables centraux. Des changements ont été également apportés à d’autres directions centrales telles que la DAG, le contrôle du budget, les structures de santé.

Le ministre de la santé commence ainsi à revoir l’organisation du secteur pour une meilleure mise en œuvre des mutations projetées. Dans ce sens, des experts ont été d’ores et déjà contactés. Par ailleurs, l’interdiction d’importation à une dizaine d’importateurs de produits pharmaceutiques, décidée il y a quelques mois par l’ex-directeur de la pharmacie, n’est plus d’actualité. L’idée est désormais abandonnée. “Aucun importateur n’est actuellement interdit d’activité”, précisait le ministre, abstraction faite de ceux déjà interdits auparavant.
En revanche, la liste de 129 médicaments interdits à l’importation est toujours maintenue.

L’application de cette mesure est en vigueur car ces produits sont fabriqués en Algérie. Les producteurs locaux disposent d’un stock qui assure une couverture pour une période de six mois. “Si nous constatons que la disponibilité de l’un des médicaments figurant sur cette liste ne peut atteindre les six mois, nous libérerons son importation”, avertissait-il.

Une démarche pareille semble épouser celle du gouvernement, fondée sur l’encouragement de la consommation du générique et la contribution à l’émergence d’une industrie pharmaceutique digne de ce nom en Algérie.
Toutefois, la production des génériques doit se faire sous un contrôle rigoureux des prix de référence. Le citoyen trouvera, de ce fait, un médicament à la hauteur de son pouvoir d’achat.

Ce qui, par voie de conséquence, garantira la pérennité des entreprises productrices et, par ricochet, le maintien des postes d’emploi, voire la création d’autres.
Ces sociétés demandent à ce que la décision de blocage de ces médicaments à l’importation soit en parfaite harmonie avec le remboursement des produits fabriqués localement. Autrement dit, ces derniers doivent être inscrits sur la liste des produits remboursables.

source : Liberté